Réponses de la Tour

HRP:

La vérité sur Ishmii, Azmii et d’autres est que jamais personne n’a cherché qui elles étaient exactement. Il semble qu’une tendance très forte chez les extérieurs est de juger les gens, les choses, et même les dieux, sans comprendre, sans chercher à connaître, à savoir. La Tour du Maître est la gardienne des savoirs, de beaucoup plus de savoir que même les livres de son immense bibliothèque ne peut en contenir. Cette forte tendance appelée "orgueil" existe depuis les origines. Les premiers éveillés étaient déjà ainsi. Sans doute est-ce une caractéristique immuable des humanoïdes. Parce que chacun détient un petit bout de vérité, il pense qu’il sait tout ou, du moins, qu’il en sait plus que les autres, plus que les dieux et plus que le Maître. C’est déplorable, mais que peut-on y faire sinon assumer la haine que ce genre de comportement égocentrique provoque inévitablement ?

A vrai dire, je ne sais pas ce qu’en pense le Maître mais je suis certaine qu’il en a conscience, même s’il semble ne pas toujours en tenir compte dans ses actions. Mes pseudos sœurs elles-mêmes se comportaient de la sorte. C’est la principale raison pour laquelle elles ont été écartées des gardiens du savoir. Je crois que la pire a été Rune. Tempérance, elle, a au moins s’est rendue utile en réparant l’orgue et les boîtes à messages.

Mai peu importe. « Il faut bien faire et laisser dire » me répète souvent le Kali. Je suis trop sensible me dit-elle souvent aussi, trop romantique, trop naïve… « Mais c’est aussi pour cela que le Maître t’a choisie » conclue-t-elle.

Ishmii, Azmii, Valiameï, Margra, et sans doute d’autres, ont disparu. Quand on refuse l’aide des dieux, quand ont refuse de les reconnaître et d’accepter leur sagesse et leurs desseins, ils se retirent. Les dieux, depuis toujours, n’apparaissent que lorsque l’on croit en eux. On va me dire que « oui mais alors les dieux très anciens, les naaru, et  jusqu’aux titans, n’étaient-ils pas là alors qu’aucun humanoïde n’existaient encore ? Ne sont-ce pas les titans qui ont créés les premiers habitant d’Azeroth et, très certainement, de tous les autres mondes ? » C’est vrai. Mais est-ce la bonne question ? Ne devrait-on pas plutôt s’interroger sur ce qu’est la foi, ce qu’est véritablement la croyance ? Pourquoi ne meurent-on jamais vraiment ? Il semble que nous soyons tous éternels, même le plus idiots des extérieurs. Il semble que, tant qu’il reste un peu de volonté de vivre en ce monde, quel qu’en soit la motivation, la vie renaît toujours de ses cendres. N’est-ce pas cette volonté de vivre, la véritable croyance ? N’étions nous pas déjà présent au commencement du monde ? Et le monde a-t-il eu vraiment un commencement ? Aura-t-il une fin ?

Il existe de nombreux plans d’existence. Le nôtre n’en est qu’un parmi des milliards de milliards de milliards… d’autres plans. Ishmii, Azmii et les autres sont venues de l’un de ses plans qui nous est à nous, mortels, inaccessible. Elles y sont retournées ne laissant dans les esprits des extérieurs que de vague souvenirs qui reviennent de temps à autres comme des effluves oniriques qui continuent parfois de nous hanter au réveil d’une nuit un peu tourmentée. Même les livres les ont oubliées mais il se peut que, parfois, un nom revienne, comme une chance infime de les faire ressurgir, qui sait ?

Manon.