Le reflet du bouclier.

Il n’en savait rien. Cette question lui trottait dans la tête depuis pas mal de temps. Quand il levait son bouclier, dans le reflet du métal, il voyait ses yeux. Des yeux bleu déterminé dont il se demandait parfois s’ils lui appartenaient. Le métal lui avait mainte fois renvoyé son reflet froid, toujours à l’identique.

Aujourd’hui était l’un ces jours de triomphe amer.  L’un de plus où le destin lui murmurait que ses actions étaient vaines. Il n’y avait rien de nouveau à cela, mais même les défenses les plus puissantes finissaient par être corrodée par le temps.

Il faisait partis d’un un monde où il est normal que l’on côtoie les dieux, où une gnomette peut transformer un tauren en lapin inoffensif, où des elfes peuvent marcher au milieux des flammes sans une égratignure, où d’autres font surgir à la surface les racines même du monde et où certains être peuvent invoquer la force d’une puissance lumineuse autant pour réparer les corps que pour les briser. Pour un elfe sans capacité magique, toute magies confondue, l’écart était immense. On se sentait très vite petit dans ce monde de géant. Même par rapport à ses frères, il avait toujours sentis un écart de force. Dans un combat loyal il arrivait à les surpasser, encore que cela était révolu. Et avant toute chose, le monde n’était pas loyal. Que faire quand la foudre elle-même quitte les doigts de l’adversaire pour venir frapper sa lame, quand l’air lui-même se nécrosait autour de soi ?

Il avait cru trouver sa solution, travailler pour s’améliorer. Mais malgré ses efforts, malgré ses recherche, malgré le temps absurde qu’il y passait, la réussite restait hors de portée. Ca avait commencé dès leurs arrivée à Hautemaison, alors même que son idée pour rester et recevoir un peu de respect avait faillit leur couté la vie. Alors même qu’il n’avait rien réussit d’autre que finir au sol pendant que l’humain en tenue verte étranglais son frère. Il avait été là, il avait vécu ses évènement, mais ses actes étaient resté, au mieux, inutiles. L’histoire se répétait indéfiniment.

Les évènement pourtant se succédaient : l’autel des rampants, où il du reculer, incapable de tenir la ligne et où Aube, l’humain qu’il raillait pourtant volontiers, les maintins tous à distance.  La folie de son frère, qui le poussa au bord du précipice et où sans l’aide de la paladine, il n’aurait rien pu faire pour le sauver. Ce même frère qu’il fut incapable de protéger contre le dard d’un scorpion géant et qu’il fut trop lent pour aller l’antidote. Même quand il passa trop près de la mort, ce fut d’autres qui la ramenèrent. Il avait faillit faire voler en éclat l’union entre lui et ses frère et quand bien même elle avait tenue, il l’avait laissé s’effiloché. L’un s’était trouvé une paladine capable de le protéger mieux que lui tandis que l’autre préférais la solitudes pour sa survie. Leurs buts avaient été de partir à trois, aujourd’hui, s’il quittait l’endroit, ce serait seul.

Mais ça ne touchait pas que sa famille. Il avait traversé la moitié du continent à la recherche d’une pierre et fouilla vainement deux jours après un objet qu’une elfe trouva en quelques heures. Pour finir, il y avait eu Terry. La plus simple des mission, balader en zone sûre avec un bucheron. Un humain qui s’était montré plus rapide que lui, plus courageux et plus dégourdit, car il se sacrifiât à la place de son protecteur. Une fois encore, il avait été trop lent, sa présence futile. Quand il voulut retrouver le bucheron, même la gardienne de la tour prit sa recherche comme une boutade.

Cet humain avait été meilleur que lui en quelques secondes, alors qu’il s’était préparer pendant des lunes et des lunes. Chaque jour où Terry souffrait dans sa cage, creusait un trou un peu plus profonds dans son moral. Il avait été incapable de le sauver et même en connaissant sa position, il ne pouvait rien faire. Il ne put que jouer le jeu de l’ennemis, avant de s’écarter pour qu’enfin une réussite soit possible. Et même là….

Les morts vivant avait pas de place dans son cœur mais n’échappaient pas à son honneur. On lui avait dit qu’elle était une proche du bucheron, on lui avait même murmuré qu’il devait s’agir de sa femme qu’il croyait morte à jamais. Mais la morte continuait à bouger et avait prévenu qu’elle comptait se sacrifier. Il s’y refusait, aucune vie ne pourrait valoir qu’on s’y perde… pas pour sa faute. Elle devait survivre et pourtant, le jour fatidique…. Il n’était pas à la porte où elle se présenta pour son sacrifice. Et il put voir de loin son cadavre être déposé au pieds des siens. Une de plus qu’il n’avait pas pu protéger, alors qu’il le pouvait, alors qu’il aurait du y arriver.

Le regard dans le bouclier, il peinait à l’observer, tout comme il ne pouvait soutenir celui du bucheron guérit, comment le pouvait-il alors que par son erreur, il avait souffert les pire supplices et avait perdu une deuxième fois l’être qu’il chérissait.

Aujourd’hui même, il doutait de sa propre loyauté, ce qu’il s’apprêtait à faire…. Ce n’était pas lui. Mais peut-être était-ce là la problème depuis le début, la raison de ses échecs, et s’il n’était pas... la personne qu’il voudrais être ?

Le futur, une destinée qui était vouée à se réaliser si personne n’intervenait. Aube lui avait conseillé de parler à Eclypse la vieille, celle qui prétendait venir de leur futur. Peut-être saurait-elle résoudre son cas de conscience, ses échecs successifs. Elle l’avait fait, à sa façon. Il avait appris qu’il se ferais appeler Sil’, qu’il perdrait un de ses bras et que ses frères finiraient par s’éloigner définitivement. Des échecs, il en aurait encore de nombreux, peut-être même était-il destiné à ne faire qu’échouer. Mais ils serviraient à d’autre. Chaque coup qu’il mettrait à côté apprendrait à un autre à viser juste. S’il ne pouvait lui-même atteindre la victoire, il ferait en sorte de la rendre accessible pour les autres.

La grande joute éveillée avait été l’accomplissement de cette nouvelle idée. Dans tout combat, il y avait des héros, mais la réussite restait générale. Aube avait remporté les paris en raflant la mise, alors que Chantenuit avait fait la surprise générale en enchainant les combats victorieux. Mais surtout, l’ambiance avait été au rendez-vous. Malgré les egos blessés, aucun n’avait fini au cimetière et les rires avaient été bien plus nombreux que les insultes. Renard était presque heureux d’avoir perdu son combat, pour la seule raison de pouvoir en voir plus. Il avait pu admirer le titan-peluche oursibou affronter un Belette qui volait sous ses coups et qui pourtant s’acharna jusqu’à gagner le combat. La fin de soirée lui échappait, embrumé dans la fête, le festin et l’alcool, mais il se souviendrait longtemps de cette journée.

Un évènement refermé, il pensait déjà au suivant. Le travail ne manquait pas, comme les idées. Il essayait de les organiser de son mieux, repoussant toujours plus loin certaines de ses idées les plus folles. Il y avait tout d’abord la milice. La solution à la sécurité sur les frontières. Ils ne pouvaient plus compter sur les golems, aussi il fallait réinventer leur défense. Le projet était plus vaste qu’un simple enrôlement. Il y avait des feux d’appels à construire, des tours à édifier, des patrouilles à organiser. Il reconnaissait l’ironie de la situation, il avait avancé sur l’objectif qu’il s’était fixé en arrivant à Hautemaison, dégager les patrouilleurs, prendre leur place et s’emparer de la communauté. Pourtant aujourd’hui ses ambitions avaient bien changé. Il voulait absolument écarter l’erreur qu’avait été les patrouilleurs. La milice ne devait pas et ne serait pas en charge de l’ordre intérieur de la communauté. L’objectif était la sécurité par la défense, c’était pouvoir se garder de nouvelles intrusions malsaines sans risquer la vie de personnes. C’était la raison pour laquelle il avait porté sur choix sur les membres de Hautemaison qui vivaient là depuis longtemps, car il était question de défendre leur terre et leurs amis. Il ne se le cachait pas, il essayait de faire revivre un peu de cette flamme qui poussait chacun à se surpasser pour ceux qu’ils aiment. En permettant de cumuler la milice avec d’autre activité, il espérait pouvoir faire appel à un vaste éventail de participant.

Mais ce n’était pas là la seule idée qui lui trottait en tête. Le soir venu, après son entrainement quotidien, il retournait à la forge où l’attendait des pièces d’armures qu’il s’efforçait de reproduire. Il démontait pièce par pièces les plaques de mithril, détaillant avec patience chacune de leurs caractéristiques sur son parchemin. Quand il avait un temps de libre, il galopait jusqu’à la Tour, observant la fonte du précieux métal, fouillant les livres à la recherche de mentions de ce qu’il cherchait à recréer. Manon l’avait prévenu qu’au vu de la quantité de livre, il avait peu de chance de trouver exactement ce qu’il cherchait. Et pourtant, les pieds suspendu dans le vide, un livre à la main, il se surprenait parfois à profiter du calme ambiant, d’un repos de quelques heures avant de reprendre les martellements du marteau et de la plume.

....Comme Flamme, qui a un plan pour trouver Maladie d’ailleurs.



Un espoir, une folie, un serment, il n’en avait pas fallu plus à Renard pour s’engager dans une mission plus dangereuse que toutes celles auxquelles il avait participé. L’air vicié lui brulait la gorge alors qu’il descendait de son cheval. A ses côté, Flamme faisait de même. Ils avaient pénétré ce pays malsain peu de temps au paravent. La dame du feu l’avait guidé au travers du continent jusqu’à cet endroit maudit. Jusqu’à ce pont envahis de goules et de spectres. Devant eux se trouvais une ville en ruine, habitée seulement par des horreurs mort-vivantes et le brouillard souillé qui couvrait la région. Ils ne pouvaient y entrer sans combattre. Une mort en ce lieux serait terrible et définitive, le guerrier le savait, pourtant aucun des deux ne proposa de reculer. Flamme savait qu’il s’agissait du bon endroit et il avait confiance en elle. Ils avancèrent en laissant des cadavres désarticulés derrière eux. Renard veillait à protéger la parle-esprit, néanmoins plus ils avançaient plus les coups des non-morts étaient lourds et puissants. L’armure du guerrier n’était pas parfaite, ni son bouclier, ses blessures se multipliaient alors que les morts-vivants en armure succédaient aux zombis sans cervelle.

Il avait senti ses plaies se refermées une énergie chaude lui picotant la peau, dans le combat il n’avait pas le temps de la remercier, mais il savait que ce geste venait probablement de lui sauver la vie. Ils avancèrent jusqu’à pénétrer dans la ville, de là, ils en longèrent la périphérie, évitant les goules surdimensionnées qui déambulais dans les rues et terres labourées. En se faufilant entre les granges ils ne tardèrent pas à attirer l’attention de celui qu’ils chassaient. Renard pouvait sentir son crâne le picoter. Une voix étouffée, fatiguée emplis son esprit, chassant ses pensées. Cette voix, il la reconnaitrait entre mille, elle hantait ses nuits, c’était celle d’un manipulateur, d’un monstre sans scrupule. La voix du maitre des miasmes s’infiltra plus profondément, cherchant à le faire douter, à le détourner. Il avait déjà réussi par le passé, le manipulant, lui retournant la tête, au point de le forcer à l’inaction de peur que chacun de son action ne soit le fruit d’une volonté impie.

Le guerrier pu sentir les doigt glacé percé son esprit et l’ouvrant en le déchirant sans la moindre délicatesse. Il sentit ses doigts farfouiller dans sa tête, son regard inspectant ses pensées. Son ventre se serra, il eut un haut le cœur, la pression dans sa tête en devenais insoutenable, ses yeux lui brulaient, cherchant à fuir leur orbite. Maladie cherchait à le briser, il cherchait ceux qu’il aimait pour les faire souffrir. Il voulu lui extirper la position de Loup, arrachant ses souvenirs. Mais cette fois, Renard était prêt. Il avait réfléchi des nuits durant au moyen de résister à ce qu’il ne pouvait comprendre, à cette magie qui le dépassait à cet esprit pervers qui semblait connaitre le moindre de ses points faibles.

Il tint le coup, résistant au prix de toute sa concentration, cette foi, la peur ne l’envahis pas car la réponse que cherchait Maladie n’existait pas. Le guerrier avait veillé à ce qu’ils soient tous hors de sa portée, il ne savait pas l’emplacement de Loup, pas plus qu’où pouvait se trouver Belette, Il avait laissé Aube sous bonne garde… Il ne pourrait pas se servir de lui pour les atteindre. La pression dans la tête de l’elfe diminua. Pour autant le maitre de l’abomination n’en avait pas fini avec lui. S’ils n’étaient que deux à être venu le chasser, il y avait une raison et il prit plaisir à torturer l’elfe avec cette dernière.


Pourquoi n’être venu qu’a deux ? D’où venai la vision de Flamme qui lui indiquait la résidence de Maladie ? Pourquoi l’avait-elle choisi lui pour l’accompagner ? Pourquoi était-il seul à entendre le porte-peste et à le subir ?  Pourquoi ne lui avait-elle rien dit sur son plan pour le vaincre ? Maladie apparut, théâtralement, se posant devant le duo et la chamane donna la réponse à toute ces questions.


Renard sentis son cœur se serrer, son regard azure se tourna un instant vers la dame du volcan. Il savait, depuis le début son inconscient le préparait à cette révélation. Quel autre moyen existait-il pour attirer Maladie que lui faire un cadeau ? S’il n’avait posé aucune question à la chamane c’était par ce qu’il connaissait la réponse au plus profonds de lui. Il en avait eu la confirmation dans les terres maudite, quand elle lui avait demandé de passer devant, restant à distance en arrière. Il était l’appâts. Il l’avait accepté, dès le début, il avait dit qu’il ne reculerais devant aucun moyen pour arrêter ce monstre et qu’il lui ferait une confiance aveugle. Pourtant, alors qu’il voyait Flamme entrer dans le jeu de Maladie, il sentit la caresse du doute lui parcourir l’échine. Elle ne l’attaquait pas, ils discutaient du prix et de la récompense.

L’elfe roux expira lentement. Tout cela n’avait pas d’importance. Il avait juré à Maladie qu’il avait signé son arrêt de mort le jour où il avait emporté Terry. Que quoi qu’il arriverait, il perdrait. Renard n’était pas du genre à trahir sa parole. Même si Flamme le livrait à Maladie, même s’il finissait l’esclave de ses expériences, il avait prévu son propre plan. S’il devait tomber en cet instant son dernier soupir scellerait l’existence du non-mort. Si Maladie lui avait apprit une chose, c’était que le doute était son ennemi. Sa prise se resserra sur son bouclier comme sur son sabre. Le garde-frontière de Hautemaison ne douterait pas. Ses yeux ne quitteraient pas le mage noir. Maladie, lui, hésita, quelque chose, quel que soit sa provenance le perturba. Renard chargea.

Le combat s’enchaina. Le guerrier sentis sa peau chauffer au passage des traits de feu de la parle-esprit qui le soutint, il sentit l’air devenir incandescent à l’invocation d’un élémentaire qui se joignit à eux. Il sentit aussi tout son être trembler, son corps se mettre à fuir en tous sens peinant à en reprendre le contrôle. Il faillit finir dans les bras d’une meute de Goules dont le regard vide et les griffes en putréfactions lui promettaient une fin douloureuse, mais rapide. Néanmoins, il reprit le contrôle de ses muscles avant de se jeter à nouveau sur le sorcier impie. Ce dernier finit par tomber, sous les coups acharnés de ses assaillants, c’est à ce moment que la réalité se déchira.

Les deux efles furent ceux qui vainquirent Maladie, mais pas ceux qui le tuèrent.  Un portail aux milles mains griffues apparut. Elles se saisirent du mort-vivant, le faisant hurler de douleur, le promettant à la mort. Maladie, sur ses dernières paroles, prédit l’avenir à ses adversaires, leur annonçant celle qui viendrait tout dévorer. Seul sa tête repartis par le portail, le reste de son corps désarticulé partis en fumée. Deux roses noires furent offertes aux vainqueurs. Ils avaient gagné, mais le danger rodait toujours autour d’eux. Renard remarqua que sa lame tremblait, il resserra son emprise et ils quittèrent ce lieu maudit. Ils festoieraient plus tard…

Quand vous sentez le vide sous vos pieds, c’est qu’il est déjà trop tard.

Tout avait commencé par une lettre, deux à vrai dire, une de son frère, Belette l’enjoignant à le rejoindre pour quelques festivités tandis que l’autre le l’exhortait à revenir au plus vite à Haute maison. Cette dernière demande émanait d’Aube. Un humain sans pareil, qu’il raillait toujours avec plaisir, mais qu’il avait fini par considérer comme un ami. Quittant la montagne de feu qu’il occupait depuis des semaines, dans l’espoir vain d’y croiser Flamme, il rentra chez lui. Aube l’attendait devant sa porte.

Il aurait peut-être du faire attention à son regard, à ses geste, mais irrité par le voyage et ses échecs, il passa devant lui sans y faire attention, lui ouvrant sa porte pour qu’il le suive à l’intérieur. Il n’eut pas finit sa première phrase que l’humain le prenais à la gorge, le plaquant contre sa cheminée.

_L’impératrice…appelez là… tout de suite !

La surprise se mêlait au désarroi du guerrier. Aube le projeta à terre, lui répétant son ordre. Le guerrier tenta de comprendre. La fleur, la rose noire qu’il avait ramassée après la mort de Maladie, L’humain semblait persuadé que Renard serait capable de communiquer au travers d’elle.

_Vous êtes en contact avec ce démon, appelez le ici ou alors… je vous le ferait faire à ma manière.
_T’es complètement malade !

L’humain avait dégainé son arme. Dans le rapport des force, l’elfe était désavantagé, en tenue de civile et sortant de la forge, il n’avait pas d’arme à opposé à un Aube en colère paré de son armure et de sa nouvelle épée. Aube lui jeta son arme entre les pieds avant de se ruer, poing en avant sur lui. Renard se défendit, sans répliquer, prenant dans la lute un poing dans l’estomac, il réussit à repousser le voleur, essayant de le raisonner un peu.

_Arrête tes conneries et explique moi bordel !
_Rinidiel a été blessée et tuée par la faute de cette abomination.

L’information le prit comme un coup de poing en plein visage, bientôt suivit par celui d’Aube qui profita de sa surprise.

_Elle a également enlevé Miracle…

Avait-il été si longtemps absent pour que la situation dégénère à ce point ? Il paya chèrement son instant d’inattention par un robuste coup de genoux dans le sternum. Il réussit à repousser Aube encore une fois, mais pas sans mal. Aube lui reprocha son inaction, son absence et la sois-disant sympathie qu’il aurait reçus de la démone.  

_Ca me fait une belle jambe ! J’ai jamais demandé sa sympathie ! Tu crois que ça me bouffe pas déjà assez que tuer Maladie l’a ptet aidée ?
_Mais maintenant vous l’avez, alors maintenant servez à quelque chose et trouvez là. Elle va payer !
_Tu crois que je me tourne les pouces ? !
_Que faites vous alors je vous écoute ? Parlez avant que je ne perde patience !
_La ferme, je n’ai rien à te dire. Je suis désolé pour Rini et Miracle et je ferais tout pour qu’elles reviennent, mais me taper dessus n’y changera rien !
_Et bien alors je vais vous faire cracher le morceau.

Quelque chose n’allait pas et le malaise grandissait dans l’elfe. Il leva les poings prêts à se défendre, mais la situation le perturbait, quelques instants plus tard, son dos s’écrasa sur la porte, l’ouvrant sous le choc pour le faire tomber dehors. Dans sa grogne, il réussit à le faire reculer à l’intérieur.

_C’est tout ?
_Je n’ai pas envie d’être le troisième frère qui te tuera.
 
Les coups s’enchainèrent, et bien que le forgerons réussissait à en parer la plus part, elles étaient de plus en plus nombreuses à passer sa garde. Il comprit alors quel jeu fielleux se cachait derrière ce non-sens. Aube savait pertinemment pourquoi Renard était à la montagne, quel était sa mission quel en était l’objectif, et pourtant il s’échignait à vouloir le faire parler. Ses pensées se tournèrent étrangement vers Barde, son pacifiste d’ami. A cette pensée, il arrêta de se défendre. L’issus du combat était certaine et il refusait d’entrer dans ce simulacre de combat qui devais faire mourir de rire l’impératrice sur son trône.

_Je refuse… d’entrer dans son jeu.

Il fixa Aube de son plus beau sourire et les coups commencèrent à pleuvoir. Il avait l’habitude d’encaisser, ce ne fut pas plus facile pour autant. Aube était un traire, volontaire ou non, mais il servait les desseins de leurs ennemis. Le sang se mit à couler un peu plus abondamment sous les coups de poings rageurs. Jusqu’à ce qu’il le projette contre le mur, le laissant s’y affaisser. Aube chercha après la rose noire mais ne la trouva pas, Renard ayant veillé à la gardé à l’abris. Quand il revient vers le guerrier, c’était dague à la main, l’humain planta cette dernière à côté de son cou. Renard leva la tête, un sourire ensanglanté à ses lèvres.

_Sin’o ashal belore.

Renard était prêt à mourir, il savait que si Aube comptait vivre un jour de plus c’est ce qu’il devait à présent faire, néanmoins…

_Un mot de tout ceci et je reviens finir ce combat… définitivement…

Le guerrier elfe grogna et l’humain fini par partir, non sans une dernière menace. Evaluant son propre état, Renard engloutis douloureusement une fiole de ce liquide rouge qui lui donnerais un répit momentané, il s’arma et réussit à monter maladroitement en selle, se laissant porté par son cheval, essayant de limiter les dégâts sur son propre corps avec ses talents de secouristes. Il évita volontairement Haute maison, on lui poserait trop de question. Il laissa un mot, maladroit et partiellement ensanglanté pour Brave. Aube devait être arrêté avant qu’il ne provoque des problèmes… avant que ses frères n’apprennent cette histoire. Ses dernier souvenir de la soirée lui présentait un Mc Bride inquiet de son état, l’aidant à gravir les marches de la cathédrale, la suite fut sombre.

Quand il se réveillerais, ce serais pour apprendre le bilan des évènements. Sa cheffe était dans le coma,  une de ses amie était supposée morte, un de ses amis l’avais presque  tabassé à mort avant de mourir lui-même et d’être ramené pour être enfermé, ses frères étaient en prison pour meurtre et lui était cloué à ce lit. Un nouvel échec.

Les jours étaient passé, Renard avait finit par guérir, il avait eu droit probablement aux meilleurs soins qu’il puisse exister, Epine, Neige, Dornaa, Uktena, Sérénité, toutes avaient veillées à sa santé. Il avait toujours ordre de faire attention mais avais reçus l’autorisation de quitter la cathédrale. Il était alors rentré chez lui, attendant le bon moment pour pouvoir visiter ses frères. Passant du temps à essayer de faire disparaitre les goutes de sang qui s’étaient imprimées dans le bois, dans l’espoir de tourner la page.

Brave l’avais prévenu, ses frères se disputaient dans leurs cages. C’était une habitude, une chamaillerie entre frère, cela arrivait souvent. Pourtant, celle-ci était différente. A l’étonnement du guerrier, Belette était le plus ouvert, le plus calme. Ce dernier souligna que malgré le soutient entre frère, il avait à présent son propre foyer à protéger et qu’il le mettrait en priorité. Renard ne pouvait pas lui en tenir rigueur, il le savait amoureux et connaissait la valeur de l’amour. Cela lui fit tout de même un pincement au cœur, car il savait que c’était un pas de plus vers la fin du trio… trio que Belette lui-même ne savait pas s’il existait encore. Puis vint Loup, celui qui possédait son cœur.

_Je t’ai aimé, je t’ai vengé, j’ai aidé Belette je ne sais combien de fois.. j’ai fait ma part, faites vos vies. La mienne est ailleurs.

La déclaration lui fit plus mal que tout le coup réunit d’Aube. Il serra les dents, essayant de rester fier malgré tout, faisant ce qu’il faisait de mieux, essayer d’encaisser cette lame qu’aucune armure ne pourrais retenir. Belette lui-même essaya de raisonner Loup.

_Ce que je dit, c’est que c’est terminé, faites vos chemins. C’est révolu.

Incapable d’en supporter plus, Renard quitta l’endroit, les saluant brièvement. Les mots de l’elfe semblait lui déchirer les tympans, se glisser dans sa tête à coup de griffe, descendant le long de sa colonne vertébrale pour venir broyer son cœur dans une mâchoire impitoyable.

Il retrouva Aube, sans pour autant être capable de venger sa propre détresse sur lui, malgré toute son envie de le réduire en charpie, la bénédiction de l’archevêque faisait son œuvre. Il n’obtint pas de solution miracle du prisonnier, aucune piste magique qui pouvais soigner ses blessures, aucune garantie que tout ceci avait servit à quelque chose ou qu’au moins, ce ne se reproduirait plus. Il quitta la prison souterraine, avec un conseil : faire une pause.

Un conseil que Barde lui répétas le lendemain, une choppe à la main. Son ami chantant peinait à lui remonter le moral, malgré quelques tentatives. Renard pour sa part voyait l’évolution de l’humain blonds et ne pu que remarquer son changement de comportement quand Hazel vint prendre place avec lui. Il étouffa son pincement au cœur par un peu plus d’alcool et finit par fuir le couple qui voulais l’engager en tant que videur de leur taverne.  Il avait une mission à finir.

Cette mission était Flamme, dans son volcan ardent. Depuis leur voyage dans le nord, trop de choses ne collait pas, les mots de Maladie, les connaissances de Flamme, des noms murmurés par ici, des personnes croisées par là… une série d’indice qui ne présageait rien de bon. Mais il y avait aussi la culpabilité, celle de lui avoir fait mal. Même si sa tête lui disait qu’ils étaient quittes, après tout ne l’avait-elle pas utilisé comme appâts aussi ? Il ne pouvait se résoudre à simplement lui tourner le dos. Il devait essayer une dernière fois de réparer ses erreurs.

Il fut surpris par Loup, fraichement libéré et l’ayant pisté dans les montagnes. Ce dernier se confondit en excuse, allant jusqu’à proposer une liaison formelle comme dans les traditions humaines pour se faire pardonner. Renard le voyait et l’entendais mais ses mots saignaient encore son cœur. Il rassura l’elfe, dans le tumulte de ses sentiments, il lui restait sa loyauté. Il ne pouvait pas fermer les yeux sur ce qui s’était passé, simplement tout oublier, mais ne pouvais faire plus de mal à Loup. Malgré son état, son cœur l’interdisait. Il lui fallait du temps pour comprendre, pour encaisser. Il le serra fort avant de le renvoyer, promettant de rentrer sain et sauf après sa mission.

Sa mission… il en avait fait son objectif ultime de cette période… et pourtant, il lui suffit de quelque instant pour se rendre compte de son erreur. Face à Flamme il avait perdu ses mots, il n’était plus qu’un visiteur anonyme à ses yeux, voir moins encore. Il n’avait plus sa confiance, ni même encore son oreille. Son espoir insensé de pouvoir encore arranger les choses s’éteignit, trop de choses lui échappait. Il essaya de la mettre en garde, mais en connaissait déjà le résultat, une fois de plus il était trop tard.

En fin de compte… peut-être qu’une pause l'aiderais... à comprendre ce qu’il fait de mal.