Renaissance

Alors qu'il était assis sur les imposantes marches du porche de la Tour, Damoclès s'enfonçait dans les méandres de ses pensées. Plus qu'une simple habitude, c'est aussi sa distraction préférée. Rien de plus agréable que de se plonger dans un univers que seul lui peut y pénétrer. Comme un dieu créateur, il façonnait les contours de ses songes, à l'aide d'un outil redoutablement efficace ; Son imagination.

C'est ainsi qu'il réfléchissait sur sa dévotion envers la Faucheuse et la manière de la servir dans la plus authentique fidélité. Comment devenir son champion ? Comment être ce Chevalier de la Mort redouté et redoutable ?

Au final... Se disait-il : "Est-ce un problème de prendre mon temps et de penser ? Est-ce préjudiciable au lieu de combattre ?".

- "Est-ce que j'existe uniquement pour porter l'épée ?" S'interrogea Damoclès.

Bien que futile au premier abord, ces questions ne furent pas dénuées de sens pour ce non-mort, lui qui était toujours focalisé sur la libération du cimetière de la colline. Il savait, par les nouvelles de Rinidiel, que les vivants avaient fort à faire dans la Grande Ville qui étaient sujet à des conflits internes et à la présence soutenue du Vide. Si les éveillées avaient des affaires plus urgentes à régler, pour Damoclès, le cimetière demeurait un objectif primordial.

C'est alors que ces pensées s'éclaircissaient pour devenir plus limpides. "Pourquoi ne pas libérer ce cimetière seul ? Pourquoi ne pas supporter le poids de cette bataille ? A vrai dire... J'en suis capable. Je suis une émanation de la mort... Je n'ai rien à craindre."

Dans cette entreprise, la tâche la plus ardue sera de se débarrasser de cette liche qui envahit les sous-sols du cimetière et qui daigne à écouter Damoclès, préférant le prendre de haut. La quête du phylactère était donc toute légitime... Bien qu'il était également heurté à la récalcitrante opposition du Nécromancien, à vrai dire peu enclin à céder un territoire qui l'appartient. Mais comment faire...

Sous les conseils de Sithyne de la Tour, il décida de rencontrer à nouveau la Faucheuse qui fit son apparition à Scholomance sous l'apparence de Tanat. En plus de lui avoir partagé ses avancées, Damoclès fit part à la Mort de son projet de reprendre le cimetière seul dans le respect du pacte qu'elle avait conclu avec l'Eglise de la lumière. Il restait plus qu'à trouver un moyen de se débarrasser de la liche pour reprendre contrôle du cimetière. Vint alors l'idée d'un pacte. Un accord équitable pour saisir ce qui semblait à Damoclès insaisissable. Une fois les contours de l'accord décidé, Damoclès se remit en marche.

Caché dans les tréfonds du territoire de la Tour, Damoclès commença une entreprise un peu particulière. Créer un nouvel autel dédié à la Mort, ils étaient si rare après tout... En ce qui concerne la conception de cet édifice magique, Damoclès avait observé attentivement celui qui était réfugié dans les espaces inférieurs de Scholomance. Ses connaissances en magie runique et nécromantique combinée avec son savoir-faire en minage devrait normalement suffire à dessiner l'ouvrage. Il choisit un gros rocher comme patron, puis commença à le sublimer à l'aide de sa pioche. Tout d'abord par de gros coups pour creuser la pierre, puis ensuite il se fit plus précis. A l'aide de son marteau de forgeron et d'un burin, qu'il avait préalablement forgé avec quelques filons de fer, il commença à tailler la pierre. L'objet prenait petit à petit forme.



En ce qui concerne les artefacts, Damoclès alla au cimetière de la colline récupérer des crânes d'ancien héros, il demanda préalablement à Tempérance deux bougies dont l'une d'elle sera marquée d'un sceau runique. Cette bougie fut à nouveau fondue, dans lequel il ajouta de la teinture noire, de la poussière de cadavre, un résidu ténébreux et un pouvoir de l'ombre. En l'allumant, il a espoir qu'une flamme bleuâtre scintillerait. Au centre de l'autel, le Chevalier de la Mort inscrivit un sceau runique, une inscription sensiblement identique à celle qu'il utilise pour réanimer des goules. Il retravailla certaines mentions pour écrire la chose suivante :




En effet, Damoclès n'est pas Roxane, il est un chevalier de la mort. Il devait à son tour créer son propre rituel pour invoquer la Faucheuse. Le principe était dorénavant plus simple que des incantations vides. Il suffisait pour le non-mort d'allumer les bougies, répandre de la poussière de cadavre dans les orifices des inscriptions runiques et de poser sa main en son centre en murmurant la formule runique. Ainsi, il espérerait obtenir un contact privilégié avec l'entité primordiale. Enfin, il fallait pour Damoclès de protéger ce nouveau sanctuaire de toute curiosité ou volonté de profaner ce lieu. Ainsi, il confectionna un piège à l'aide des goules qu'il avait préalablement réanimé. Ces dernières étaient cachées sous terre et avaient pour ordre d'attaquer quiconque qui oserait pénétrer ce lieu sans son autorisation et qui tenterait de profaner le sanctuaire. Cela devrait dissuader les curieux dans un premier temps avant de confectionner des défenses plus solides encore.