A pas de Loup

Dans la maison de Renard, à Haute Maison.
Loup, avait toujours eu du mal à considérer cet endroit chaleureux, sécuritaire comme "chez lui" également. Ca ne l'est que parce que l'elfe qu'il aime y loge, mais aux yeux du chasseur, la nature entière est sa maison et il ne connait pas de frontière comme les autres "citoyens" ou "membre de communauté". Mi homme, mi loup, là où la capitale est un véritable labyrinthe de pierre, lui connait les forêt par coeur comme si la sève des arbres coulaient dans son sang, l'air pur amenant chaque matin les nouvelles de contrés plus ou moins lointaines et ses oreilles captants la moindre vibration d'une branche... Oui... La ville était bruyante, étrangère et étrange... Pourquoi se fatiguer à faire des pavés aux sols ? N'est-ce pas là le rôle de la terre elle même ? Tant de question sans réponse, qui paraissait bien étrange pour d'autres, voir futile ou "débile" comme se plait à se dire Belette, son frère.

L'elfe, amouraché de Renard dormait toujours mieux soit à ses côtés ou en pleine nature où il pouvait y passer des semaines, sans problème, au même titre que Renard dans une forge. Aux yeux des autres villageois de Haute Maison, ils demeuraient toujours aussi peu loquace, mystérieux et dégageait toujours cette aura sauvage, bestiale et certains savent que ses mains ont étés souillés de sang plus d'une fois, de la même façon que les crocs de Greed connaissent la saveur du sang de la biche, du lièvre, du Gruik et... De l'Humain.
Oui, le chef de meute Loup, n'a jamais hésité en ce qui concernait ses frères. Dépasser les limites, les frontières des uns et/ou les lois des autres. Quitte à se faire attraper, punir, attraper mort ou vif...  Mais sa dernière incarcération était sans doute le pire châtiment. Bien que ce soit par solidarité qu'il avait accompagné l'elfe aux cheveux hirsute qui avait une énième fois réglé ses comptes avec Aube.
Avec son frère Belette, il comprit plus que tout à quel point il haïssait, l'enfermement. Ça l'avait tellement énervé, d'être privé de cette liberté que les rares fois où ils ne se chamaillaient pas avec Belette, c'était pour prendre un peu de répit en silence, toujours (ce qui agaçait son partenaire de cellule, en manque de discussion et d'alcool) et songer à ces forêts verdoyante, ce monde vaste sans limite et Renard, son odeur, sa chevelure de feu... Pourtant, son malheur n'était pas finit, si fou d'être privé de liberté, Loup eu sa première dispute avec son bien aimé forgeron venu en visite malgré les blessures, courbature infligé par Aube, également punit pour son acte, mais enfermé ailleurs pour éviter une énième boucherie.
Cette dispute, était une lacération à vif à son cœur même. Savoir, qu'il avait blessé l'être le plus cher à son cœur.

Barde vint en visite aux prisonniers, annoncer que Renard était venu s’enivrer et livrer sa peine, son désespoir sur le comptoir de son bar. Il avait obtenu toute l'attention de Loup, qui désormais comptais les jours, avant sa sortie et de pister, filer comme le vent retrouver ce que son corps, son cœur et son âme réclamait. Un pardon sincère pour les mots prononcés quelques jours plus tôt, sans valeur, sans réflexion à l'encontre de Renard. Non, Loup ne comprenait l'amour, ni même la dévotion qu'éprouvaient ces frères pour cette communauté trop différente de lui, mais les perdre serait la fin d'un trio plus unit. Sa fin.

"Tu comprends pas qu'il n'y a pas que ta gueule en jeu ?! Et moi et Pêche ? T'y pense ? L'autre en armure doré, bha ouais j'suis correct avec lui, parce que c'est l'boss de ma copine et que je veux pas être séparé d'elle ! J'veux sortir d'ici espèce de sauvage à la con ! Alors tu fermes ta gueule de Loup quand quelqu'un s'amène et tu me laisse gérer, tu connais rien d'ici, de comment ça marche ! Tu me trouve égoïste, mais toi, t'es un gros con inutile pour le coup, j'suis d'accord avec Brave et tant pis si ça t'fais chier que je sois d'accord avec lui ! A cause de toi, j'vais peut-être tout perdre moi aussi"

A ces phrases acerbes, Loup ne répondit que par le silence. Ce que Pêche est à Belette... Renard l'est à Loup.
Oui... Son insoumission à l'encontre de Brave, son effronterie et sa provocation avait aggravé bien des tentions. Son manque de civilisation lui avait joué bien des mauvais tour et il était temps de vite réparer le mal causé. Quelques jours avant leurs libérations, les frères avaient fait la paix (Il n'y a que Pêche pour ne pas se quereller avec Belette, pour le reste, c'est un challenge que d'accepter sa façon d'être. Cependant même lui avait su s'adapter, par amour pour une dévouée à la Lumière, alors que lui, ne jurait que par la débauche, l'alcool, la provocation... L'amour change les gens, profondément et influence les êtres plus qu'on ne le croit).

La porte métallique grinçant à leurs libérations, les nouveaux lidans escaliers montant vers la liberté... Les bruits de la ville qu'il détestait tant, sonnait malgré tout comme une renaissance pour Loup qui s'était réellement sentie comme mourant dans cette cellule. Sans voir le Soleil, un brin de verdure et plus aucune nouvelle si ce n'est celle de Pêche qui avait fait tout ce qu'elle pouvait pour donner des pistes à Loup pour retrouver Renard, et qu'elle avait fait de son mieux pour l'aider dans la quête de ses retrouvaille. Les mots de Belette résonnaient lui au fil de ses pas léger et rapide dans la capitale.

"Pas besoin de cérémonie, fonce le retrouver ! Ramène le !"

Loup fonça.
A l'entrée de la Grande Ville, Loup inspirait un bon coup l'air de la nature qui lui avait tant manquer, avant de siffler Greed qui, loyalement l'avait attendu tout ce temps. Chassant dans les alentours et attendant patiemment le retour promis de son maitre.
Loup, caressait la bête qu'il connaissait depuis son titre de chasseur, qu'il avait apprivoisé, dompté, dressé. Greed faisait partie de lui et vice versa. Le worg n'était pas de nature affectueuse, c'était un chasseur et une créature dangereuse pour d'autres... Mais pour Loup, il était son meilleur ami, d'une loyauté, complicité infaillible et le nombres de cicatrices sur le worg et le corps de l'elfe témoignaient de leurs nombreux combats pour survivre dans la nature face à des adversaires redoutables qui n'ont fait que renforcer leurs liens aux fils des défaites de ces derniers.

Ensembles.
Ils rentrèrent à la maison du Renard à Haute Maison. Greed se couchait comme d'habitude sur la terasse en bois. Il n'avait pas l'autorisation de rentrer, qu'il pleuve ou vente, il demeurait sauvage et non un chien. Son rôle, Greed le connaissait, c'était de veiller sur la demeure du couple et d'avertir, protéger toute intrusion. Comme prévu, Loup trouva la chaumière vide, légèrement poussiéreuse. Le cœur de l'elfe se serra et le souvenir de son amour, l'accueillant d'un sourire charmeur, à bras ouvert "Te voici enfin de retour ! Installe toi !". Grognant de colère contre lui même, il se mordit la lèvre presque à sang pour ne pas pleurer face à ses bêtises.
Pêche et Barde, lui avait donné de l'espoir, Belette comptait sur lui, il ne fallait rien gâcher, et ne rien lâcher.

Loup se saisit d'un t-shirt que le rouquin prenait fréquemment, imprégné de son odeur. C'était... Le parfum le plus doux, enivrant qu'il connaissait. Il sortie de la demeure qui n'était qu'un tas de bois, sans âme sans Renard, puis il fit sentir le vêtement au worg qui comprit la détresse de son maître.

_ Il faut essayer... Mon ami, jamais je ne te considérerait comme un cheval, cette pratique de la cavalerie ne m'a jamais intéressé, mais... Prête moi tes pattes, ton endurance, tes foulées pour le retrouver au plus vite.

Alors...
Doucement, Loup se hissa sur Greed et chercha son équilibre dans un premier temps et ce dernier, lui facilitait la tâche lui semble t-il. Accroché à sa fourrure fournit, Greed, truffe au sol pista, l'autre moitié de son maître. C'était vers l'Ouest ! Alors le worg pris de plus en plus d'allure, et Loup, de la confiance sur le dos de ce dernier. Il sentit la respiration de Greed, en union avec la sienne et ses foulées, vives, rapides, légères semblait à peine toucher le sol au vu de la célérité déployé. Loup, découvrit une nouvelle forme de liberté, d'union et lien avec la nature... Le ressentir réellement au rythme de Greed. Si à l'aise, Loup caressait la fourrure d'ébène de ce dernier pour le remercier de son aide. Le worg, tendis une oreille vers son maître, langue pendante au vent pendant sa course. Prenait-il plaisir et fierté lui aussi pendant cette nouvelle expérience ? Loup, osait le croire.

Naturellement.
Le chasseur et son complice, trouvèrent leur cible dans les terres rouge, chaude et sèche. Quel soulagement lorsqu'il aperçue cette silhouette qu'il aimait tant. Loup, descendit de Greed et le flatta une nouvelle fois avant que ce dernier pose son séant au sol, essouflé afin de se remettre de cette course et économiser ses forces. Fermant sa gueule pleine de crocs pour garder sa précieuse salive sur ce territoire sans eau.

Loup, interpella Renard.
Et courait pour le rejoindre, se trouvant bien lent après l'expérience de cette nouvelle sensation et rapidité avec Greed.
Le forgeron se stoppait dans sa marche vers la montagne noir, imposante et crachant à jamais de lave. Renard se tournait pour faire face à Loup, leurs regards se croisèrent et la suite...

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