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 Songes d'un rescapé

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Guillaume

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MessageSujet: Songes d'un rescapé   Songes d'un rescapé Icon_minitimeJeu 27 Nov - 17:19

Tout commença d’une manière si étrange… Je me réveillai en sursaut sur ces os acérés, mordant ma peau tels d’innombrables lames. J’étais seul, seul au milieu d’un endroit lugubre et sans vie, n’ayant pour souvenir que la sensation de douleur. Cet endroit était inconnu, tout comme ma raison d’y être. Si ce n’était que ça … Même mon propre corps me semblait étranger, qui étais-je ? Avançant prudemment à travers de sombres couloirs et d’immenses salles non moins sinistres, je dus maîtriser ma chair et mon esprit, tiraillé par de si nombreuses émotions. La peur envahissait le moindre de mes muscles et ce que je découvrais après chaque pas ne faisait qu’empirer la chose. A travers ce que je crois être une crypte, je découvris de nombreuses écritures, tentant en vain de m’expliquer ma raison d’être. Je savais lire et, apparemment, écrire, ce serait un don des Dieux. Certains s’en sentiraient rassurés : Il y aurait donc des Dieux et ce sont eux qui nous feraient subir cela. Cela n’était guère le cas pour moi… Serais-je l’insignifiant pantin d’une entité supérieure ? Etre la victime d’un bourreau inconnu, je n’appréciais guère cette idée.
 
   Je continuai d’avancer et, enfin, je distinguai un mouvement dans cet endroit inanimé. Une funeste forme se déplaçait non loin de moi et ne semblait pas appartenir au monde sur lequel je posais les pieds. Je m’approchai, lentement, doucement, jusqu’à ce que la chose aperçu ma présence. Elle me contempla, un court instant, et je sentis la crainte glacer mon sang. Fonçant sur moi, je n’eus pour réflexe que de la frapper de toutes mes forces. Attaquant machinalement, tel un automate, l’esprit disparut après quelques secondes. Je pris un moment pour me calmer et reprendre le contrôle de mes membres, puis je continuai ma progression. C’est alors que je vis, enfin, quelque chose me redonnant courage. Des individus, semblables à moi, bien que physiologiquement différents, combattaient une foule de cette chose qui avait tenté de me tuer. Je leur portai secours et nous fîmes connaissance. Ils étaient aussi amnésiques et perdus que moi. Toutefois, ils semblaient bien plus désemparés. Je pris mon courage à deux mains et je tentai de me pas laisser transparaître l’effroi rongeant mon être, quelle utilité y avait-il à les désespérer encore plus ? Nous frayant un chemin à travers les assauts des esprits, nous arrivâmes à quelque chose de différent. Un esprit, bien plus grand, mais d’apparence bienveillante. Elle me parla tendrement et sa voix me donna du baume au cœur : elle me laissait sortir.

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   Nous apparûmes dans un cimetière, un endroit au cadre enchanteur … Il fallait prendre ça ainsi, j’en étais convaincu, une sorte de mécanisme de défense, dirais-je. Et puis, peut-être cela faisait-il oublier, une poignée de secondes, notre triste sort à mes compagnons. L’environnement était lugubre, certes, mais, au moins, je pouvais apercevoir le ciel et cela me faisait un étrange bien. Des esprits à l’apparence de vivants nous attaquèrent à de multiples reprises, revenant toujours à la ‘’vie’’ malgré nos efforts pour les faire tomber. Cela nous donna, toutefois, le temps de nous abriter dans une chapelle désolée. Apparemment, d’autres eurent la même idée que nous à la sortie de la crypte et nous fîmes la rencontre de nouveaux ‘’survivants’’, comme j’aime nous appeler.  Nous n’étions pas seuls. Cela nous permit de nous familiariser à la région, si je puis employer ce terme, du moins. Elle était hostile, un danger à chaque mètre et il fallait donc rester sur ses gardes, ce que je fis avec succès car je survécu. Des morts-vivants, des esprits malfaisants, des rats affamés, des bêtes géantes, rien ne nous était favorable. Surplombant le tout, une immense Tour à l’apparence patibulaire. C’était comme le vestige d’une ancienne civilisation perdue dans lequel reposaient à présent les secrets les plus ignobles. C’était peut-être les habitants de cette Tour qui avaient fait de cet endroit ce qu’il est aujourd’hui, peut-être étaient-ce eux qui m’avaient amené ici. Tant de questions sans réponse, mieux valait ne pas se les poser. Alors que certains s’abandonnent dans la mort, alors que d’autres prient un Dieu inconnu, je n’en fais rien. Survivre, voilà l’unique affaire, survivre, voilà quels sont mes vœux.
 
   Les autres commencèrent  à m’appeler Gribarbe. J’étais le seul à avoir cette morphologie, plus petit que la plupart mais plus résistant, sans oublier cette longue barbe grise tombant sur mon torse. Je pris ma différence comme une chance et me distingua rapidement parmi les survivants, plus nombreux de jour en jour, malgré la mort courante de mes comparses. Je m’y faisais, les plus forts et les plus prudents survivent tandis que les faibles et les fous périssent. Mais il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers, une prudence de chaque instant était requise. Nous partîmes explorer une nouvelle fois la région avec un petit groupe. Nous perdîmes une jeune femme dans notre avancée, plus petite que moi encore, mais nous parvînmes à pénétrer dans une cave des plus suspectes. Je m’enfonçai dans ses profondeurs, accompagné des autres. Nous découvrîmes une étrange fumée verte peu rassurante, je ne m’approchai pas, fidèle à mon habituelle prudence. C’est alors qu’une femme que nous avions appelé ‘’Sauvage’’ pénétra dans l’opaque émanation. Une autre survivante la suivit et je me retrouvai seul avec ‘’Papillon’’, une étrange femme violette parlant d’elle à la troisième personne.  Prenant mon courage à deux mains, je me lançai à ses côtés dans l’inconnu.  Qu’est-ce qui pouvait être pire qu’ici ?

---------------------------------------------------------------------------------------------------------

  ‘’Bienvenue chez le Maître, je suis un de ses serviteurs, il doit y avoir quelque chose pour vous vêtir dans le coin, il faut que vous soyez présentable pour le rencontrer !’’, dit le spectre.
  Que … Quoi ? Je me retrouvai dans une vaste demeure, à côté de Papillon, en face de ce fantôme à l’apparence de vivant. Tout était plein de poussière ou délabré mais cela n’enlevait rien à l’opulence de l’endroit. Tout était démesuré et l’endroit m’évoqua le terme ‘’palais’’. Le fantôme n’en dit pas plus, il me fallait donc trouver de quoi cacher ma peau nue. Je parcouru les couloirs et les innombrables salles du palais, émerveillé mais inquiet. Suis-je dans la Tour ? Rien ne me permettait de l’affirmer mais je pensais le deviner. Chaque pièce était plus grande que l’autre et je me perdis dans l’immensité de l’endroit. Un théâtre, une salle de buffet, des chambres à n’en plus finir et sans oublier ces éternels couloirs vides. Je rencontrai une femme semblable à Papillon, mais tout de même différente. Elle se nommait Natsil et avait déjà rencontrée le maître, selon ses dires. Elle me proposa de me guider. Je l’écoutai mais son aide ne fut guère précieuse, je finis par me retrouver, à nouveau, seul entre ces murs. Je ne sais combien de temps je perdis à chercher en vain, des heures, des jours ?  Mon discernement me laissait peu à peu, absorbée par la déraison propre à ce que je vivais depuis mon réveil dans la crypte. C’est alors que Papillon m’apporta une robe, souriante comme à son habitude. De la bêtise ou, au contraire, une grande intelligence, je ne saurais le dire…
   
   Me voilà dans l’appartement du Maître. Un lit gigantesque, des trônes, des peintures démesurées, un échiquier géant, je ne puis énumérer tout ce que je vis alors tant mon esprit fut assailli par les surprenantes découvertes que je faisais. De plus en plus perturbé, je tentai de masquer aux autres mon profond questionnement par une fausse arrogance accompagné d’un humour à toute épreuve. Cela marchait plutôt bien et j’eu pour agréable sensation de m’en sentir rassuré. Montant les escaliers du Maître, nous approchant de sa rencontre, la tension montait en moi. Enfin, nous étions au sommet et je pu alors confirmer mon idée, nous nous situions en haut de la Tour. Traversant un long couloir, j’arrivai, avec mes compagnons, dans l’endroit le plus inimaginable rencontré jusqu’alors. L’espace n’avait plus de logique, rien de la Tour n’était visible, des blocs de pierre volaient dans le ciel et je me sentais alors totalement isolé de mon précédent environnement. Le Maître apparut et nous parla d’une voix effrayante. Selon lui, nous devions encore  apprendre, nous n’étions pas prêts. Ma conscience bouillonna alors de rage. Pas prêt ? Qu’attendait-il de nous ? Était-il seulement conscient de ce que nous avions enduré ? Je ne pus contenir mon venin et m’adressa à lui avec toute la haine ancrée en moi depuis le début. Il disparut et le continuai de crier ma colère dans le vide, comme un besoin vital afin de ne pas sombrer dans la folie. Je retournai avec les autres dans les appartements du soi-disant Maître et m’installai dans un de ses trônes. Tombant dans un demi-sommeil, je ne savais ce que nous réserverait la suite.

La suite sous peu
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Guillaume

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MessageSujet: Re: Songes d'un rescapé   Songes d'un rescapé Icon_minitimeMer 3 Déc - 16:54

Je me réveillai seul, au milieu d’une pièce sombre et vide. Enfin, seul, j’étais bien accompagné de quelques rats qui me servirent de repas… La salle était ronde, en forme de demi-sphère, et seul un trou au-dessus de ma tête laissait voir le ciel gris de la région. Malheureusement, il était bien trop haut et la courbure des murs ne me permettraient jamais de l’atteindre. J’étais coincé, il m’allait m’y résoudre. Je fis les cents pas durant des heures, attendant un signe, mais rien. Je m’assis enfin, lassé de ce manège, et c’est alors qu’apparu un esprit. C’était le fantôme qui m’avait ‘’accueilli’’ lors de mon arrivée dans la tour. Elle m’apprit que j’étais là à cause de mon comportement durant la journée précédente. Je m’offusquai, je n’avais fait que crier mes sentiments à l’injustice de cette situation que nous faisait subir ce maître. Apparemment, il n’avait pas apprécié mon manque de respect et de sérieux, et il m’avait mis là pour réfléchir à mes actes. Je n’avais que faire de ce maître et du respect qu’il souhaitait avec tant d’envie, mais il me fallait sortir d’ici. Je dis au fantôme que je m’excusais et que je ne recommencerai plus. C’était, visiblement, la seule façon de m’en sortir car le fantôme disparu, rapidement remplacé par un autre, beaucoup plus amusant. Il avait l’air de bien aimé et je le fis rigoler plusieurs fois. Comme quoi, même les morts ont de l’humour, mais le Maître n’avait pas cette qualité, ni aucune d’ailleurs. Je répétai une dernière fois que j’étais désolé, et l’esprit m’annonça que le maître me laisserait réfléchir dehors, dans sa grande bonté. J’étais fou de joie ! Enfin, j’allais pouvoir sortir de cette prison et retourner à ma liberté. Bien qu’un endroit sûr, cette Tour n’était guère autre chose qu’une prison, je préférais largement la dangerosité de la liberté.
Cependant, le Maître ne tint pas parole et me renvoya dans sa demeure. Frustré, choqué, je ne sus comment réagir. Une petite personne me parla mais je ne pus l’écouté, plongé dans mon désarroi. Je finis par me lever et je partis demander à Sauvage s’il y avait un moyen de sortir. Elle m’affirma que oui et ralluma ainsi une flamme d’espoir en moi. Malheureusement, elle l’éteint instantanément qu’elle elle m’emmena, aux côtés de la petite et de Papillon, sur un de remparts de dehors.
‘’Voilà, on est dehors.’’, dit-elle, froidement.
Je partis sans rien dire avec Papillon pour aller chercher une sortie. Sans succès, mais nous trouvâmes sur le chemin la salle de buffet. Elle était remplie de nourriture et de boisson, non plus fantomatiques, mais bien réelles. Je remplis mon estomac de mets fins et délicats ainsi que d’une boisson d’un goût exquis. Elle me rappela quelque chose et, pourtant, je ne parvenais pas à m’en rappeler. Elle m’enivra et, bientôt, je ne parvins plus à marcher droit. La situation devint directement plus supportable, abandonnant, pour quelques heures, la tristesse de mon existence. C’est alors qu’arriva la petite femme, couverte de sang, et nous annonçant la mort de Sauvage, tombée dans un escalier. Je n’en ressentis aucun trouble, au contraire, cette traîtresse, pactisant sans vergogne avec le maître, l’avait bien mérité. Nous prîmes la décision d’aller parler au maître, encore une fois. Arrivés dans son ‘’sanctuaire’’, il nous apparut, répondant à l’appel de Papillon. Complètement sous l’effet de l’alcool, je ne m’en souciai guère et je me couchai, regardant les blocs de pierre voler au-dessus de ma tête. Le Maître, fou de rage, nous dit de ne plus le convoquer sans raison et disparut encore une fois. Je partis m’endormir dans le même trône que la dernière fois, telle une pierre, qui sait où je me réveillerai demain ?

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J’ouvris les yeux, j’étais dehors : le Maître en avait eu assez et nous avait banni. Une sorte de victoire personnelle pour moi, je dois l’avouer. Mais c’était aussi le retour à la vie sauvage si dangereuse, il fallait prendre garde. Je me rendis directement à la chapelle, sorte de quartier général des vivants. Les autres étaient là, mais il y avait aussi des nouveaux. Mais surtout, il y avait cette Natsil. Je n’avais guère confiance en elle, c’était la première dans la Tour et, directement, je l’assimilai à une fidèle du cruel Maître. Elle proposa d’établir une hiérarchie entre les survivants. Une caste de combattant, une autre d’altruiste, et une dernière d’érudits. Je n’aimais guère cette idée, je marquai directement mon désaccord. Avais-je refusé de lécher les bottes de cet esprit pour ensuite m’incliner devant cette Natsil ? Ce prétexte n’était qu’un moyen pour les faibles de se cacher derrière les forts afin qu’ils meurent à leur place, c’était clair pour moi. Après mes sévères oppositions, je sortis, pris d’une crise d’énervement et de révolte. Natsil me suivit jusqu’au pas de la porte pour me lancer un dernier :
‘’Nous voulions te nommer chef de la Garde d’Os, tu es le plus compétent pour cette mission’’.
Balivernes, ce n’était qu’un moyen de m’amadouer en me promettant du pouvoir. Je lui promis de réfléchir et m’avança seul dans les terres mortes, en quête de réflexion.

Après plusieurs heures de marche et de combats peu risqués, mon chemin croisa celui d’un féroce félin, qui me jaugea du regard, sans bouger. Je fis de même, intrigué par la bête qui habituellement attaquait à vue, probablement affamée. Je restai là, immobile, tout comme elle. Je ne sais combien de temps cela dura, mais cela me parut interminable. Après un long moment, je me décidai à sortir un bout de viande de rat, et je lui lançai sans geste brusque. Je continuai, progressivement, à lui lancer des bouts de viande de plus en plus savoureux et de plus en plus gros, les rapprochant de moi. Ce fut passionnant et je ne vis pas le temps passer, absorbé par mon activité. Pour finir, la bête, à un mètre de moi, rugit pour m’effrayer. Je ne bougeai pas d’un poil et lui tendit une belle pièce dans ma main. Elle m’observa un instant, méfiante, mais finit par venir la manger. Je pris le risque de la toucher délicatement. C’est ainsi que je me fis mon premier vrai ami dans ce monde et que je découvrais, enfin, un réel bonheur dans cette morne vie.
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Guillaume

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MessageSujet: Re: Songes d'un rescapé   Songes d'un rescapé Icon_minitimeVen 26 Déc - 1:01

Tout allait bien depuis. Il nomma son félin Ebène et il devint son plus fidèle ami. Même le groupe de survivants l'appréciait de plus en plus, malgré la crainte des débuts. Tous connaissaient son nom et l'aimait tant pour l'amour qu'elle portait à Gribarbe que pour l'utilité qu'elle avait pour le groupe. Et c'est ainsi que s’écoulèrent des jours plus paisibles. Les dangers le plus mortels étaient connus ou écartés, les survivants augmentaient et restaient en vie, ce qui n'était pas le cas auparavant. Décidément, on s'adaptait à ce monde de plus en plus. Cependant, il y avait ce livre qui était apparu dans la chapelle, le livre des dieux ....

Enfin conscient de l'importance du divin dans ce monde, je construis, comme les autres, un sanctuaire dans une grotte pour honorer le Dieu de la Chasse ou des bêtes. Peut-être m'aiderait-il à progresser ? Apparemment, j'étais doué: une force élémentaire apparut. Malheureusement, il ne venait que pas curiosité et n'était pas le Dieu que je cherchais. Il m'appris tout de même une chose importante: ma race était, jadis, très liée à la terre. La Terre-Mère qui est à la base de tout et dont le ventre est dans les cavernes, ce sont ces mots. C'est pour cette raison que j'avais la faculté de changer ma peau en pierre pour quelques secondes, une sorte d'héritage du passé. J'en savais un peu plus sur mes origines, mais ce n'était pas ce que je voulais ...

La caverne avait été une déception, il fallait trouver autre chose. Je gravis un flan de montagne difficilement accessible et je me mis à prier, sous la pluie. Cela ne fut pas vain. En effet, une personne semblable à Papillon mais équipée d'une longue arme à l'air tranchant, d'une matière étrange, vint me trouver. La déesse de la chasse, dissimulée sous cette forme, peut-être ? Les autres m'avaient dit que leurs Dieux prenaient des formes diverses. Peu importe. Elle me dit que j'avais un don, le don du chasseur, et que je devais en profiter. Comme première mission, elle m'envoya chercher des crocs de Sabre-de-Nuit, sur des bêtes malades ou blessées. Déterminé, je la remerciai et je partis, il ne m'en fallait pas plus.

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Le chemin avait été ouvert, on pouvait passer derrière le Gardien ! Je n'avais rien remarqué, je m'étais isolé dans la vallée, occupé à ma mission. Jade, une survivante que j'avais nommé pour la couleur de ses yeux, me guida. C'était une brave femme, honnête et altruiste, je lui faisais confiance. Elle m'apprit comment les choses s'étaient passées, quel merdier ! Une grande bataille contre des sales bêtes, une toute nouvelle région pleine de vie à notre disposition et, pour finir, un village entier plein de bâtiments solides. Il y avait de quoi se réjouir ! Mais, apparemment, ce n'était pas le cas de tout le monde. Déjà, les survivants se réprimaient pour leur croyance. Les dieux commenceraient-ils à vouloir nous voir nous faire la guerre ? Heureusement que le mien semblait neutre, pas comme ceux de Moustachu (un grand et fort survivant avec des sabots, décrit comme fanatique de la Lumière), Jade ou Natsil.

Un soir, je décidai d'apaiser les tensions. Je partis trouver un petit groupe et je commençai à leur parler. Je leur dis que se séparer pour des croyances étaient stupides et qu'il fallait rester unis pour survivre. Qui sommes-nous pour juger du Dieu des autres, nous ne connaissons même pas les intentions de ceux que nous prions ! Ils semblèrent comprendre et nous nous dirigeâmes vers Noireperle, le nom donné au village. La discussion fut calme et utile, tous semblèrent s'entendre, voilà qui s'annonçait bien. Après la pluie vient le beau temps !



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MessageSujet: Re: Songes d'un rescapé   Songes d'un rescapé Icon_minitimeVen 26 Déc - 1:59

Mais le ciel bleu fut rapidement couvert de nuages ... Certes, je m'étais habitué à la vie dans les marécages et j'y prenais goût. De plus, la déesse de la chasse m'avait félicité pour ma mission et m'instruit sur l'art de la chasse, je sentais que je progressais grâce à elle. Cependant, alors que nous étions paisiblement à Noireperle avec Knahii, une survivante femelle pareille à Moustachu. Soudain, Moustachu, pourtant en froid avec le village, accourut vers nous. Apparemment, la guerre était déclarée. Les sales petites bêtes qu'ils avaient tué voulaient se venger et récupérer leur village. Quelqu'un les avait appelé trogg et, d'ailleurs, Knahii se mit à m'appeler comme ça, ce que je pris très mal. Bref. Un énorme trogg viendrait pour prendre sa revanche sur nous, enfin, sur eux. Moi, je n'avais pas touché un seul de ceux-là et je m'en portais très bien. Alors que les autres s'enfuirent sur-le-champ, je restai là, à regarder le trogg arriver. Il était énorme, et je fus soudain pris d'une peur qui me glaça le sang. Il voulait me tuer, il voulait juste me tuer. Je ne pus bouger, paralysé, jusqu'au moment où il leva sa masse pour m'écraser. Je reculai vivement, m'engouffrant dans un bâtiment. J'étais pris au piège, cul de sac, je devais trouver un moyen de m'enfuir. Je montai les escaliers et, une fois les sbires du gros trogg montés avec moi, je sautai en bas des marches. Je me glissai, alors, sous les jambes du trogg, et me mit à courir les jambes à mon cou. Malheureusement, mes foulées n'étaient rien par rapport à celle du monstre, il me rattrape aisément. Je vis la mort à quelques centimètres de moi, c'était la fin. Surgit alors, hors de nul part, Ebène, mon fidèle ami. Il émit un rugissement puissant et tua deux petits troggs tout seul, stoppant l'avancée du groupe. Je le vis se battre pour moi, sans peur de mourir. Alors, le monstre, lassé de la fougue d'Ebène, l'attrape de son énorme main et la déchiqueta en morceaux. Les yeux en larmes, je m'enfuis.

Je retournai sur les lieux de la mort, c'était un carnage. Je criai et pleurai ma rage au monde, mon âme réclamait vengeance. Alors, l'assassin revint à la charge et je n'eu d'autre choix que de m'enfuir à nouveau. Il me poursuivit longuement et je dus user de ruse pour le semer. Passant sous des racines, courant à travers des branches, je finis par arriver à la grande Tour de la région. Je pus me cacher sous les marches sans qu'il ne me voit et, retenant ma respiration, je me fis le plus discret possible. Le trogg s'énerva, criant, détruisant tout autour de lui. Je me retins malgré tout et il finit par partir. J'étais sain et sauf.

Néanmoins, il me restait une chose à faire. Je pris les bouts d'Ebène dans ma veste et je les emmenai avec moi sur la plage. Les larmes coulant le long de mes joues, je creusai un trou. Ebène aimait cet endroit, beaucoup plus que la vallée... Moustachu me vit au loin et, sans rien dire, vint m'aider à enterrer mon ami. Une fois le trou bouché, je plaçai des pierres pour retrouver la tombe et nous nous recueillîmes. Alors, le sentiment d' "avant Ebène" revint en moi. Je me sentis vide de sens, vide d'intérêt, une vie morne et stupide. Il était parti, plus rien de serait jamais pareil.
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Guillaume

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MessageSujet: Re: Songes d'un rescapé   Songes d'un rescapé Icon_minitimeDim 28 Déc - 0:04

Rien n'était pareil sans Ebène. Personne avec qui parler sincèrement, sans jugement. Personne pour surveiller constamment mes arrières. Personne contre qui me blottir la nuit. Aucun véritable ami comme il l'avait été. Je pleurais beaucoup, sans cesse, à vrai dire ... Les survivants vinrent me trouver, les uns après les autres, me disant à quel point ils aimaient Ebène et à quel point il avait héroïque. Cela ne m'aidait guère, au contraire. Certains me proposèrent même diverses moyens pour la ramener à la vie. Saphir, Brume et même Natsil qui pria mon Dieu. Aucune chance, c'était un maître des chasseurs et de cet art, et non un Dieu des bêtes ou de la nature. Ainsi, chaque tentative se solda par un espoir brisé. Je finis par me résoudre: seule la vengeance réparerait mon cœur déchiré. Malgré les tentatives de Natsil pour m'en dissuader (j'opinai pour qu'elle me laisse en paix), je ne lâchai pas cette idée. Le gros trogg mourrait de mes mains, j'en faisais la promesse.

Je m'isolai dans les marais pour réfléchir à un plan. Je dus tout d'abord me renforcer. Je m’entraînai de longues heures, des jours, pour rendre mon corps plus solide, plus réactif. Les résultats arrivèrent assez vite, j'en fus ravis. Je continuai ma quête de force en me fabriquant un équipement plus solide. Je devais, tout d'abord, être plus fort et plus résistant pour faire face au Trogg. Ensuite, je me mis à penser à une ruse à mettre en place. Un piège de flammes ou même de serpents ? Un moyen de l'écraser sous un bâtiment ? Il fallait que j'y réfléchisse, seul.

Quand je retournai, après plusieurs jours, près des survivants, je ne fus guère sympathique. J'étais redevenu l'être aigri, bougon, de l'avant Ebène, et même pire. Certains comprirent, d'autres non. C'est ainsi que je me forgeai plusieurs ennemis, notamment Blanche ou Félicité. Qu'ils me haïssent, tant pis. Peu importait pour moi, je n'avais besoin de personne pour survivre.

Un beau jour, je décidai de me rendre dans la caverne de Blanche. Cela avait été la cause d'une de nos querelles et c'était probablement la raison pour laquelle je m'y rendis. Elle avait prétendu posséder cette grotte, cela me fit sortir de mes gonds. Qui était-elle pour prétendre posséder la terre ? Nul ne possédait le sol en ce monde, nous marchions, libres. Elle n'était guère mieux que Natsil dans sa volonté d'être chef. Je fis le tour de l'endroit, observant attentivement. Il n'y avait rien d'intéressant, ce n'était guère développé, même plutôt primaire. Je sortis, blasé, c'était bête de croire qu'une femme aussi limitée pouvait avoir la moindre chose intéressante. Je retournai aux marais et à mon projet de vengeance.

Le lendemain, alors que je marchais vers la vallée, je croisais le chemin de Tempérance, l'imbécile en laisse de Blanche, et Corne Noire, un grand poilu et cœur doux, malgré son physique puissant. Tempérance m'adressa la parole froidement. Elle prétendit que j'avais volé leur caverne de pouilleux, que Blanche avait sentit mon odeur. Tiens, du nouveau ! Maintenant, la tarée de service se prenait pour une bête. Cela me fit bien rire. Les fumées de leur grotte miteuse avaient sûrement bousillé la tête de ces deux sottes. Enfin, j'eus à peine le temps de me fendre la poire que Tempérance me dit ces exacts mots: ''La prochaine fois, c'est la mort''. Je fus surpris, c'était la première fois que j'entendais un survivant proférer de telle menace. Qu'elles viennent, elles ne me faisaient pas peur. Elles ne faisaient pas le poids face à moi, j'étais fort et rusé. J'avais survécu dès les premiers jours, moi, j'avais traversé la Tour et survécu à la fureur du Maître. Mais je n'eus pas le temps d'y penser. Un cri de trogg retentit puissamment. Cela devait être mon pire ennemi, il était sorti de sa cachette. Je montai sur la colline pour observer le village mais il n'y avait personne, étrangement. C'est alors que, me retournant, je vis le meurtrier sur la route. Nous étions coincés, il allait falloir être rusé. Nul besoin, finalement, car Tempérance l'imbécile se mit à courir dans tous les sens, attirant l'oeil du trogg. Corne-Noire tenta de l'aider et il se fit poursuivre à son tour. Insensé ... mais nul ne pouvait lui reprocher, c'était sa vie, après tout. Ils coururent jusqu'à Noireperle, et je les suivis de loin, ne les quittant pas du regard. C'est alors que, voyant le solide Moustachu, j'attirai l'attention du trogg et le dirigea vers lui. Moustachu  lui asséna un violent coup de dague au monstre et je l'attaquai par derrière. Corne-Noire se jeta à notre aide ainsi que Limiia, une autre survivante. Le trogg tomba lourdement sur le sol, soulevant un nuage de poussière. Ma vengeance était accomplie, Ebène pourrait dormir en paix. Je ramassai l'arme de la bête et, avec un cri tonitruant, lui abattit violemment sur le crâne, l'explosant. J'emportai l'arme avec moi, comme souvenir d'une si douce vengeance. Dans cette poussée d'adrénaline, nous nous dirigeâmes vers le village trogg pour exterminer les survivants, ce qui fut chose aisée. Le troggs étaient en infériorité maintenant, c'était certain. Un trogg fut capturé et ramené au village, non sans mal. L'ignoble créature ne cessait de gesticuler et de gueuler dans sa langue horrible. On ne pouvait rien en tirer, c'était certain. Je donnai un bout de cuir à Corne-Noire, à qui j'accordais ma confiance après ce combat, et je lui dictai ce texte: ''Le gros trogg est mort, ses frères aussi. Que le maître se montre s'il veut sauver ses sujets et lui.'' C'est alors qu'arrivèrent Tempérance et Knahii, visiblement contaminée par la folie du toutou de Blanche. En effet, elle ne semblait comprendre que le trogg ne souhaitait coopérer. Je dus répéter cinq fois la même chose, de plus en plus fort, et je commençai à m'énerver de plus en plus. C'est ainsi que Limiia, me surnommant le trogg, décida de me traiter en ennemi. Elle s'en alla, vexée, accompagnée de Tempérance. Nous traînâmes le trogg dehors et, tandis que Moustachu partit calmer sa femme, je discutai Corne-Noire. C'était un brave survivant au grand coeur et il trouvait aussi ces femmes dangereuses, il faudrait ce méfier. Je lui serrai la main, sincèrement content de le connaître. Je lui dis au revoir et partit dans les marécages, constatant que le trogg messager était parti, le sourire aux lèvres.


Dernière édition par Guillaume le Dim 28 Déc - 15:11, édité 2 fois
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milinda

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MessageSujet: Re: Songes d'un rescapé   Songes d'un rescapé Icon_minitimeDim 28 Déc - 12:57

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