Très tôt ce matin, après une nuit fort mouvementée, Babiole rentra au village, une armure de mailles sur les épaules et la lance de Rubis dans une main.
Dépourvue de son habituelle bonne humeur, elle prévint les gérantes de la maison commune que Félicité de la Tour avait pu constater que la menace des morts-vivants des terres rouges était bien plus pressante qu'il n'avait paru, et qu'une attaque organisée et préventive dès aujourd'hui pourrait épargner bien des drames.
Babiole confia à Douce et ses amies le soin de prévenir Harmonie de toute urgence afin que celle-ci puisse prendre des mesures appropriées aux informations relevées : La première ligne des morts-vivants compte une vingtaine de ces créatures, jugées assez faibles par la fille de la Tour, pour peu qu'elles soient prises séparément. Difficile de la traverser pour évaluer les forces dans le village. Une présence inhabituelle a été repérée dans le village de l'est, Félicité exhorte les éveillés à s'inquiéter sérieusement de cette présence.
La jeune éveillée à l'humeur massacrante rapporta aussi la disparition de Rubis qui, suite à une altercation dont elle ne souhaitait pas donner les détails mais qu'elle qualifia de "foutrement stupide", avait abandonné arme et armure pour partir on ne sait où.
Une fois certaine que son rapport arriverait entre les bonnes mains au plus tôt, Babiole alla réveiller Barbegrise et, ignorant ses récriminations, lui colla une bourse remplie de ronds de métal entre les mains ; Félicité avait besoin d'autant de catalyseurs que possible, et il valait mieux que le nain mette les bouchées doubles.