Les prémices d'une certaine économie

Depuis quelques temps, Feuyice faisait souvent le voyage entre la forêt verte et les marais. Elle discutait avec Barbegrise avant de se mettre en route vers le sud pour aller rencontrer Frappedur. Puis elle revenait, parfois visiblement contente, parfois bougonne.

Son idée était toute simple mais ingénieuse, si ingénieuse qu’on pourrait se demander comment elle a pu apparaître dans la tête d’une elfe aussi enfantine : Utiliser les rondelles de métal qu’on trouvait parfois dans des boîtes comme moyen d’estimer des valeurs aux objets. Feuyice avait été très attirée par ces pièces de cuivre, d’argent ou d’or trouvés dans un coffre il y a longtemps maintenant, dans l’église du village que Hazel a revendiqué comme était sa propriété quelques temps après. Tout le monde avait puisé dans ce coffre, ce trésor, sans vraiment savoir à quoi pouvait bien servir toutes ces petits morceaux de métal. Feuyice avait conservé les siens à l’abri de tout regard, comme une petite fille cachant ses bonbons pour qu’on ne les lui vole pas. Son idée, à elle, était simple : Trouver un moyen d’en avoir encore plus, des rouges, des blanches, jaunes, ou peut-être d’autres couleurs. Ses échanges avec les maîtres forgerons tournaient autour de cette idée.