Histoire de Jean Pichon

Il était une fois Jean Pichon, un jeune humain qui vivait dans un village humain d’un pays humain dirigé par un roi humain. Jean Pichon aimait une chose plus que tout : Tuer des choses vivantes. Mais il voulait le faire en évitant de tuer ses parents, son chien, son serpent cobra, ses amis de la taverne et sa femme. Alors il écrasait des fourmis, tranchait des serpents python en rondelles, transperçait des cœurs d’artichaut et des crâne de crochodion dakraponisphère hémisphérique. Quand il sentait la rage lui monter jusqu’aux narines, il s’en prenait à ses pauvres bêtes innocentes mais insignifiantes, pensant que rien ni personne ne pleurerait leur perte.

Pourtant...

Un jour, il avait tellement lutté contre lui-même en s’en prenant tout ce qui l’entourait d’insignifiant qu’il avait, sans s’en apercevoir, éliminé tout ce qui vivait dans la forêt près de chez lui. Son frère et sa sœur, grands amateurs de chasse, voulurent aller chasser mais revinrent bredouilles, fort étonnés de la disparition de tout le gibier de la forêt. Jean regardait en l’air en sifflotant.

Pire encore ! Il avait tué toutes les moyennes bêtes qui mangeait les petites. Plus un seul caméléon n’avalait les sauterelles ! Ces dernières en profitèrent formèrent des nuages de plus en plus gros et tourmentèrent la famille et les amis de Jean en leur fonçant dessus, s’agrippant dans leurs cheveux, entrant dans leurs sous-vêtements, s’infiltrant partout. Jean regardait en l’air en sifflotant.

A la fin, tout le monde tomba malade. L’eau, la terre le vent finirent pas se retrouvés sans dessus dessous. Le feu irascible n’était plus retenu et en profita pour envahir la maison de Jean, transformant tout en charbon tout noir. La femme de Jean périt dans les atroces douleurs et n’était plus qu’un petit tas de cendre. Jean regardait en l’air en sifflotant.

Mais lui aussi finit en enfer, avec tous ses amis, les membres de sa famille et sa femme qui, transformés en spectres, avaient tout compris. Ils criaient, vociféraient, pleuraient, tourmentaient le pauvre Jean, lui demandant pourquoi il avait fait ça ? Pourquoi ne pas avoir demandé à un grand guérisseur de la soigner, ou à un Maître de Magisterie de l’aider ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi... Jean ne regardait plus en l’air en sifflotant. Il regrettait. Mais c’était trop tard.