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 La vie au natourel

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milinda

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MessageSujet: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeDim 14 Déc - 12:23

Limiia n’avait rien contre personne mais contre des choses qu’ils disent. Quand elle apprit qu’un des seuls mâles sélectionnables pour le plan de repeuplement du monde qu’elle s’imaginait avait de la haine pour deux femelles qui habitaient l’autre village, elle pensa qu’il faudrait le faire changer d’avis, même si ses deux femelles ne pouvaient menacer son plan en raison de leur trop grande incompatibilité morphologique avec lui. Parce que Limiia avait tout de même constaté que l’union entre les revenus était préférable pour construire la cadre de son plan. Pas de cadre sécurisé, pas d’enfants car elle pensait qu’ils ne pourraient pas survivre assez longtemps pour faire des enfants à leur tour.

Aussi, quand elle apprit que Tempérance étudiait les morts, projetait d’en faire revenir, de les bricoler pour les améliorer, les mangeait, envisageait même de supprimer la mort en appelant ça de la "science", cela choqua profondément la draeneï. Si la mort avait été inventée par des dieux, c’est que c’était utile pour les vivants. Etrangement, sans trop savoir d’où cela lui venait, Limiia ressentait une grande affinité avec la nature. La vie et la mort y étaient étroitement mêlées et vouloir supprimer la mort ne pourrait sans doute avoir pour conséquence que de détruire la vie. Cela terrorisait Limiia. Pour elle, la science ne pouvait qu’être une pratique nuisible à interdire. « Il faut protéger la vie, et la mort » se dit-elle. « Tempérance ne doit pas réussir ou alors, il faudrait probablement l’éliminer comme les bêtes malades que l’on retire du troupeau. De toute façon, elle est inutile pour le plan de repeuplement du monde car aucun mâle normal ne voudrait lui faire d’enfant. » Pourtant, Sha’or prétendait que cette Tempérance était son amie et que les deux autres femelles étaient ses ennemies alors que, tout ce qu’elles avaient fait, n’était que de mettre des suppositoires noirs dans les fesses de quelques troggs. Ça aussi, il faudrait lui en parler.

Sha’or arriva en courant et en criant dans le village qu’ils appellent Noir-Père. Pourquoi noir ? Le village avait plutôt l’air tranquille et il y avait assez de lumière pour qu’on y voit tout ce qu’il s’y passe. « Les gens ont souvent des drôles d’idée ! » Sha’or criait parce qu’un trogg géant lui courrait après les fesses. Il voulait que tout le monde coure dans le même sens que lui pour échapper à cette menace "très gravissime".

Il y avait aussi le petit bonhomme qui ressemblait à un trogg plus petit et plus poilu. Limiia n’arrivait jamais à se rappeler son nom. Broume ? Non, c’était celui de son amie comme elle. Rhum ? Non, il manquait une lettre ? Proune, peut-être... peu importe ! Il attendait devant une porte d’une des maisons. Limiia s’apprêtait à engager la conversation avec lui quand Sh’or était apparu comme la tempête. Il entraîna Limiia vers la plage et se réfugièrent sur une ile qu’ils gagnèrent à la nage.

Ils avaient perdu le petit bonhomme barbu en route, ce qui arrangeait bien Limiia. Elle comptait profiter de leur tête-à-tête pour parler à Sha’or de son programme de repeuplement du monde mais celui-ci semblait plus préoccupé par le petit bonhomme que par l’avenir du monde. Il ne tint pas en place et partit à sa recherche. Limiia resta un moment à s’interroger sur les goûts et objectifs de Sha’or mais finit par le suivre se disant qu’elle aurait l’occasion d’en reparler plus tard.

Ce ne fut pas vraiment le cas. Ils retournèrent au village. Le leur. Mais plus de tête-à-tête. Le petit bonhomme parti en pleurant après sa bête. Tempérance apparut presque aussitôt et brisa tous les espoirs de tranquillité avec sa façon stupide de lui parler. Décidément, cette femelle courte sur patte était une offense à la nature. Saphir les rejoignit aussi. Elle apporta un peu de joie à Limiia car elle l’aimait bien.

Bref, la vie communautaire poursuivait son train-train.


Dernière édition par milinda le Ven 16 Jan - 12:09, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeJeu 25 Déc - 11:55

Pour Limiia, les choses allaient plutôt bien. Elle avait bien sûr du mal à comprendre les motivations et les comportements d’un bon nombre de revenus, mais elle avait quelques amis et, surtout, un compagnon qui avait accepté de venir habiter son village avec elle : Sha’or. C’était là, d’ailleurs qu’ils étaient quand il se leva tout à coup, en demandant si elle avait entendu un cri. Non. Elle n’avait entendu. Mais elle l’aurait suivi jusqu’au bout du monde. Alors elle lui emboîta le pas quand il partit tête en avant vers l’origine de pseudo cri qu’il prétendait avoir entendu.

A la tour de guet, rien à signaler. Sur la route en direction de Noireperle, ils croisèrent plusieurs autres revenus qui couraient devant un trogg plus grand que la normale. Ils le tuèrent et décidèrent ensuite d’aller exterminer tous les autres trogg. Dans la confusion, elle ne remarqua pas bien qui était là en dehors de l’insupportable petit bonhomme qui se faisait appelé Grisebarde parce qu’il faisait toujours un bruit infernal.

Un peu plus loin, un grand être étrange qu’ils appelaient Corne-noire se roulait par terre avec le gros trogg puant. Ils débattirent tous de savoir qu’en faire et finirent pas décider que sa place était dans leur village – Noireperle - afin de mieux le questionner. Tous groupés ensemble, ils firent un cortègent. Quant à elle, Limiia galopait autour dans le but de surveiller et protéger le groupe d’éventuelles nouvelles attaques de troggs.

C’est là qu’elle se retrouva sur le corps du grand trogg. Elle surmonta son aversion due à la puanteur et la saleté du trogg pour le fouiller et découvrit une sacoche contenant d’étrange pierres colorées et brillantes, ainsi qu’un petit objet métallique en forme de trident. Tempérance était venue la rejoindre alors que a draeneï nettoyait les objets trouvés et elle-même dans l’eau d’une marre proche. Elles discutèrent ensemble un moment sur avant que Limiia décide d’aller à Noireperle pour interroger l’autre trogg. Elle voulait savoir ce qu’était cet objet metallique.

Arrivé au village, la confusion était toujours très grande. Les cris de grisbarde étaient toujours assourdissants. Incapable de parler sans proférer des insultes, Limiia tenta de l’ignorer, demandant calmement de pouvoir parler au trogg. « C’est inutile pauvre imbécile ! Il ne parle pas notre langue » lui dit-on. « Mais il existe d’autres moyens de parler qu’avec la langue » rétorqua-t-elle. On ne l’écouta pas. Le trogg fut renvoyé vers son maître avec un message de menace. Ceci n’arrangera probablement pas les choses mais les gens de Noireperles étaient assez naïfs pour penser que ce fameux maître aurait peur d’eux.

Dépitée, Limiia décida de rentrer à son village à elle, accompagnée par Tempérance. Sha’or vint les rejoindre, ce qui calma un peu l’agacement de Limiia. Là, elle leur montra les objets qu’elle avait trouvés sur le trogg. Les suppositions sur leur nature et leur utilisation fusèrent d’une discussion mollement soutenu en raison d’une fatigue évidente avant que Tempérance ne se décida à partir.

La nuit se prolongea un peu pour Sha’or et Limiia, une nuit de miel.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeVen 26 Déc - 12:59

Des voix dans sa tête. C’est ce que Brume disait avoir entendu. A cause de cela, elle était furieuse et Limiia eut beaucoup de mal à la faire revenir à la raison. Sa raison, bien sûr. Pour Limiia, c’était tellement évident qu’elle ne se posait pas la question. Il y a avait un mâle, deux femelles, y avait-il le choix ? Pour Limiia, partager celui qu’elle aime n’était pas du tout un problème. Sha’or lui donnait beaucoup de bonheur. Il illuminait sa vie. Alors pourquoi ne pourrait-il pas illuminer celle de Brume aussi ?

On pourrait penser Limiia très naïve et superficielle mais, en vérité, elle était profondément enracinée dans la nature, son modèle. L’instinct dominait dans sa vie et ses réflexions intellectuelles se basaient toutes entières sur cet instinct quasi animal qu’elle étudiait et observait en elle-même sans même s’en rendre compte. Dans le marais, elle se surprenait souvent à tomber en arrêt suite à un mouvement presque imperceptible qu’elle avait saisi d’un coin d’œil. Tous ses sens en éveil, elle retrouvait l’origine de ce mouvement et évaluait sa nature. Une proie ? Un prédateur ? Fallait-il protéger sa vie ou celle d’un ou d’une amie proche ? Elle repérait ces mouvements infimes sur des distances de plus en plus lointaines.

Limiia était sans doute la revenue la plus heureuse du marais. Elle ne cherchait rien. Elle trouvait. Elle sautait de joie ou affrontait la douleur comme une combattante. Elle passait dessus. Elle était à l’écoute des tous petits instants qu’elle saisissait à pleine dents. Elle leur faisait rendre tout leur jus. Elle aimait vraiment sa vie et ne cherchait pas à courir après l’insaisissable. Basée sur son instinct, elle avait compris que l’insaisissable arrivait de lui-même à celui qui sait s’ouvrir, écouter et attendre.

Hautemaisons, c’était le nom qu’elle et Sha’or avait décidé de donner à leur village parce que toutes les huttes qui le composaient étaient perchées sur pilotis. Et c’est là qu’ils vivraient tous les trois. Sha’or, Limiia et Brume. Ce matin, après une nuit presque blanche, elle se leva et commença à planter les fleurs que Sha’or lui avait offertes la veille.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeSam 10 Jan - 23:22

Elle, Brume et Sha’or. C’était bien suffisant pour former une communauté heureuse. Alors pourquoi ces inconnues qui envahissaient le village et n’avaient pas hésité à envahir jusqu’à son lit ? Limiia sentait que la gentillesse avait ses limites. Sha’or était tellement ouvert qu’il aurait prêté sa couche à un trogg. Ça ne plaisait pas à Limiia.

Le marais était un lieu plutôt propice pour des exercices de communion avec la nature. L’humidité environnante aidait au transport des impressions. Limiia sentait de plus en plus fort une relation avec quelque chose mystique mais elle refusait encore la notion de dieu, de truc divin, de ces sortes de croyances en des êtres supérieurs qui gouverneraient sa vie. Elle acceptait la croyance en la Lumière de son Sha, mais elle n’était pas du genre à se mettre à genou pour prier des choses abstraites. Enfin presque. Car la nature ou quelque chose de naturel lui avait accordé un don : Celui de repérer de loin la présence de bêtes ou d’humanoïdes. Et ça, elle lui en était reconnaissante.

Ce jour-là fut un jour inhabituel. Elle tomba sur un coffre dans lequel était caché un livre étrange qui lui expliqua comment devenir l’amie des animaux. Elle parvint ainsi à se faire amie avec un félin noir du défilé auquel elle rendit vite sa liberté. Ce n’était pas les chats noirs qui l’interagissait, mais ceux du marais, le blond-roux. Elle put ainsi répéter sur l’un d’eux la même manœuvre que pour le premier. Elle fut toute fière de le présenter à Sha’or et décida de l’appeler Sha’ton.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeJeu 22 Jan - 22:21

Vite fait. Des pierres, des bouts de bois. Des mots : « Autel dédié à la Lumière. Si toi aussi tu as envie de faire le bien, d’aider les gens de ton mieux, et de recevoir les faveurs de la Lumière, prie les Naarus ici, et leur représentante te répondra ». C’est ce qu’il y avait sur le bout de bois horizontal, porté par le vertical. Mais pourquoi l’avait-il mis ici, devant le foyer, en plein passage, à la place des invités ? Quand Limiia proposa à Brume et Harmonie de le déplacer dans un endroit plus approprié, au fond du village, sous les arbres, elles approuvèrent. Le lendemain, ce fut fait. Et Limiia ajouta des fleurs, et des torches.

Toujours pas de nouvelle de son Sha, le fondateur de l’autel dédié à la Lumière. En vrai, il faisait noir dans le cœur de Limiia. Elle avait peur. Il était déjà mort une fois. Où était-il en ce moment ? Assise devant l’autel à sa nouvelle place, elle se mit à prier le dieu Lumière que Sha’or défendait tant. Elle pria pour qu’il revienne et ne les laisse pas, elle et Brume, seules dans le village. C’est à ce moment qu’Harmonie et une étrangère habillée avec une belle robe apparurent...
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeSam 21 Fév - 20:42

« Ce n’est pas Sha’or ! » Criait-elle. Si vous voulez énerver Limiia au point de vous fâcher avec elle à vie, il suffit de la contrarier sur ce point. Kobert n’est pas Sha’or. C’est tout juste un usurpateur très habile qui sait un tas de choses sur elle et Brume, et qui les utilises pour tenter de leur faire perdre la raison.

Ces argument étaient simples, évidents, imparables car d’une logique rigoureuse. Sha’or était une magnifique mâle de sa race, beau, grand, fort... Kobert n’est qu’un petit gringalet laid et stupide. Pour Limiia, pouvoir passer une âme dans un corps qui ne lui appartenait pas relevait du délire mental le plus profond. Sha’or et elle s’aimaient passionnément. Kobert et elle se détestent absolument. Sha’or était gentil et attentionné. Kobert, lui, est égocentrique et menteur. Sha’or était respectable et respecté. Kobert, lui, est détesté par tous et n’attire que des embêtements. Sha’or a poursuivi Pokpok jusqu’à ce qu’il disparaisse, avalé par le terre. Kobert, lui, voudrait l’empêcher de le tuer et tente de s’en faire un ami. Tant de contradictions ! Kobert n’est pas Sha’or, c’est une évidence. Comment Brume pouvait croire le contraire ?

Limiia était très inquiète. Elle avait reporté tout l’amour qu’elle avait pour Sha’or sur son amie Brume. Voir Brume sombrer dans les tourments du doute lui faisait aussi mal que quand que la trahison de Sha’or, lorsqu’il est venu comme un dément pour tenter de lui arracher de force la clé du Temple.

Devant l’autel, Limiia réfléchissait. La souillure semblait bien moins apparente depuis ce matin-là. Peut-être que la cérémonie de la veille avait porté ses fruits, après tout. Cette déesse Elune était peut-être vraiment une bonne déesse, compatissante, amie de la Lumière et de la Nature. Pour Limiia, c’était assez confus. La Lumière l’attirait mais elle ne savait pas si c’était à cause de Sha’or, de Brume ou de la Lumière elle-même. Elle se sentait aussi une grande attirance pour les esprits de la forêt, la Nature... Et maintenant, il y avait cette déesse ? Elle avait quelque chose de fascinant. Brume et Harmonie lui ont promis de l’emmener voir le Puits de Lune. Mais pour cela, il fallait passer la barrière des loups qui ne semblaient pas trop aimer Limiia. Ce n’était pas gagné mais, quitte à se faire mordre, Limiia avait bien l’intention de passer.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeDim 22 Fév - 10:58

Elle était morte, déjà une fois, quand son amour l’avait trahie. Ce soir-là, elle se fut une seconde mort, quand celle sur qui elle avait reporté tout son amour la trahit à son tour. Il n’y avait plus rien à aimer, alors elle partit. Hautemaisons s’éloignait. Le village était devenu mort lui-aussi. Ce qui disparait du cœur de Limiia n’existe simplement plus. Et Brume venait d’éteindre la Lumière dans ce cœur si fragile. Limiia est de ses gens qui ne peuvent pas vivre sans aimer, sans amour.

Pourtant, tout avait bien commencé. L’autel souillé de Hautemaisons allait mieux. Il fallait refaire une cérémonie et Brume se décida à la mener. Natsil apparut étrangement, envoyée par les dieux, dit-elle. La cérémonie démarra et fut plus que positive. L’autel était redevenu saint et la Lumière - sans doute Ishmii – apparut. Elle parla à nouveau d’Elune. Limiia avait très envie d’aller voir le Puits de Lune et Natsil et Harmonie proposèrent de l’y emmener, Brume devant rester seule au village pour le garder. Natsil pria sincèrement sa déesse pour que les loups acceptent Limiia qui, contente, s’apprêtait à partir. C’est à ce moment que tout bascula. Harmonie le vit la première : Kobert ! Il marchait en direction du Village. Pour Limiia, il était impossible de laisser Brume seule avec lui, alors elle fit demi-tour. Kobert alla droit vers l’autel. Limiia l’en chassa. Brume prit sa défense. Limiia, le prit comme un coup de poignard en plein ventre. « C’est lui ou moi ! » lança-t-elle à Brume. Brume partit avec lui et laissa elle.

Un pas, une larme, un chemin qui n’en finit pas de cheminer. Un pas, une pierre, un reste de racine dans laquelle, elle se prend le sabot. Un autre pas, des larmes... Elle se met à courir comme une folle. Fuir, oublier, partir ou mourir pour de bon. Ses pas, ses larmes la dirigeaient vers le seul espoir qui brillait encore un peu au fond d’elle, celle que la cérémonie de purification de l’autel avait allumée : Elune. Elle courut à travers tout le défilé, Trébucha en s’écorchant les genoux, échappa à un scorpion qu’elle ne remarqua même pas. Elle ne remarqua pas non plus les serpents. Du moins pas tout de suite. Quand elle les vit, il y avait partout autour d’elle. Impossible de continuer. Les plus gros mirent plus de temps à l’atteindre. Pendant un instant, elle fut tentée de se laisser faire, de se laisser glisser doucement dans la mort. Les douleurs de son cœur effaçaient celle de son corps. Mais la lueur lui rappela d’espoir revint et elle retrouva l’envie de se battre. Elle les massacra tous, en échappant qu’in extremis.

Les loups étaient justes de l’autre côté des rochers. Ils la regardaient froidement. Essoufflée et meurtrie, elle s’avança vers eux. « Venez me manger ! Aller ! Je suis prête à vous donner mon corps, ce qu’il en reste. Venez me manger, je n’ai plus rien à perdre ! » Les loups la regardaient toujours, sans broncher. Elle se mit à grogner en approchant toujours. « Mais venez donc. Vous ne voulez pas ? Je suis de la bonne viande. Venez me manger. » Elle était maintenant à deux pas et ils ne semblaient toujours pas vouloir l’attaquer. Les prières de Natsil avaient dû porter leurs fruits. Les loups la laissèrent passer.

Une petite ville sinistre en bas, aussi sombre que le bois. Elle entra dans la plus grande maison. Des loups noirs partout. Elle monta à l’étage et s’assit sur une chaise devant une petite table, dans une chambre. Le temps s’arrêta à ce moment.

* * *

Sursaut. Quelque chose provoqua un séisme. Limiia s’apprêtait à saisir sa miséricorde d’os quand une voix entra dans sa conscience : « C’est moi, Limiia. Je voulais jouste de porter sour le lit. » La voix de Brume. Limiia, s’était endormie sur la table. « Que fais-tou là ? » demanda-t-elle à Brume. « Je suis venou te chercher » répondit-elle.

Limiia n’avait plus de force. Le corps meurtrie, le cœur en miette et l’âme en peine, elle sentit une nausée l’envahir. Mais elle se contint. Elle écouta Brume tenter de la raisonner pour qu’elle lui pardonne et qu’elle revienne à Hautemaisons. Mais Hautemaisons n’existait plus. Tout avait été détruit. « Kobert es mort ! » dit Brume. Partagée, Limiia n’arrivait pas à dire à Brume qu’elle l’aimait. Elle dut même lui laisser penser le contraire. Ces propos devinrent presque méchants. Pourtant, elle voulait céder et bondir dans les bras de Brume. Rien. Pas la force. Tout était vraiment mort. « J’ai fait tout ça pour toi, pour nous tous, à Hautemaisons. Kobert ne nous nouira plous. Il est mort. Tou me crois ? »

Limiia ne demandait qu’à la croire. Douleur des Ténèbres contre joie de la Lumière. Pour limiia, c’étaient les Ténèbres qui étaient victorieuses. Mais elle ne savait pas cela. Elle ne pouvait pas savoir. La Lumière ne lui parlait pas, à elle. Elle ne voyait pas que la Lumière tentait de percer ses Ténèbres en provoquant des envies soudaines de sauter dans les bras de son amour pour Brume. Rien. Pas la force. Les Ténèbres la liaient. Brume tenta de lui offrir une perle dorée d’une beauté quasi surnaturelle. Limiia la rejeta.

« Kobert est mort. Tient, j’ai oune preuve. Regarde ! » Brume sortit le chapeau de Kobert de son sac. Cela réveilla un peu de vitalité en Limiia qui bondit de sa chaise en criant « Broule-le ! » Brume fut un peu surprise et refusa. Elle donna des explications peu convaincantes comme quoi elle allait l’offrir à Harmonie qui le voulait, que c’était un objet rare, précieux, que ceci cela... Elle tergiversait. Cela agaça Limiia qui voyait en ce chapeau la présence de Kobert. Il était le symbole même de Kobert. Tant que ce chapeau serait encore vivant, Kobert n’aurait pas complètement disparu. Il représentait une barrière infranchissable entre elle et Brume. Un gouffre sans fond de douleur. « Broule-le ! Si tou ne peux même faire la seule chose qui pourrait me faire plaisir, alors comment peux-tou prétendre que tou m’aimes ? Tou préfères Kobert à moi, encore ? »

Brume faillit céder. Elles allaient descendre pour aller brûler le chapeau dehors, avec les autres vêtements que Brume avait récupérés de Kobert. Mais elle changea à nouveau d’avis. Les jambes de Limiia lui firent remonter l’escalier et, arrivée dans une chambre, une autre, ils ne la portèrent plus. Elle s’effondra sur le lit. Elle n’entendait presque plus rien mais quelques mots de Brume atteignirent encore sa conscience : « Vous insoultez tout ce qui bouge. Vous êtes des boules de haines. »

« C’est pas vrai, pas vrai, pas vrai... » Limiia répéta longtemps ces mots en se tapant la tête contre le lit. Elle eut un sommeil très perturbé cette nuit-là, se réveillant toutes les heures en hurlant, pleurant, gémissant. Cauchemars les jours, cauchemar la nuit, ce monde n’aime pas la paix et l’amour. Ce monde n’est-il que haine et souffrance ? Ce monde n’est là que pour punir les gens des actes qu’ils ont commis dans un passé lointain dont ils ignorent tout ? Ce monde est-il ce que qu’en veulent les dieux ou sont-ce les mortels qui le font ainsi ? Les plus grands ennemis des mortels ne sont-ils pas eux-mêmes ? Peut-être qu’Elune pourrait lui expliquer pourquoi tout cela. Pourquoi tout cela ? Pourquoi ?

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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeLun 23 Fév - 11:03

La rencontre avec Blanche lui fit du bien. Cette fille était étrange. Sa relation avec les loups était stupéfiante. Il semblait qu’elle les comprenait, comme s’ils se parlaient dans la même langue. Elle mit Limiia en confiance et celle-ci lui confia la raison de sa détresse. Blanche écoutait sans rien dire, ne montrant que rarement une émotion. Limiia se vida. Quand elle évoqua le Puits de Lune dans la conversation, Blanche finit par ouvrir la bouche pour prononcer : « Je peux t’y emmener, je sais où il se trouve. » Une étincelle de joie revint éclairer un bref instant le visage de la draeneï. Elle acquiesça. « Allons-y maintenant ! » Elles se mirent en route.

Limiia se sentait plus légère à mesure qu’elles avançaient. « C’est loin ? » demanda-t-elle. Blanche secoua la tête. Le bruit des sabots sur le sol dallé du Bois mettait un peu de vie entre les arbres ombrageux mais les rendait facilement repérables. Blanche le fit remarquer et expliqua à Limiia qu’elle devrait apprendre à marcher plus discrètement. Limiia approuva à demi. « Mais je ne peux pas ôter mes sabots ! C’est encore loin ? » Blanche secoua à nouveau la tête. « Tu dois surmonter ta douleur, la regarder avec froideur » dit Blanche. « La douleur n’est qu’une information qui te dit là où as une faiblesse. Ce qui tente de nous détruire nous rend fort, à condition de le combattre. » La draeneï ne comprenais pas ce concept. Pour elle, la douleur était le fruit d’un mal qu’il fallait faire disparaître en le remplaçant par un bien tel que l’amour ou la passion. Si aucun bien ne venait, alors c’est que la mort devenait inévitable. « Une information qui déforme tout ce que nous percevons du monde au point de nous le rendre si hideux qu’il en devient détestable » répondit Limiia. « Peut-être que je ne suis pas forte. Mais pourquoi devrais-je l’être ? Pourquoi devrais-je lutter contre des choses que je n’ai pas voulues ? Les esprits de la forêt m’auraient-ils abandonnée ? C’est encore loin ? » Blanche secoua encore la tête et reprit : « C’est à toi de voir. Tu fais comme tu le veux. Mais si le moindre coup de vent, qu’il soit physique, sentimental ou mental de fait t’écrouler par terre, tu ne vas pas survivre longtemps et tu vas finir par perdre tout ce auquel tu tiens le plus. Crois-moi, tu fais fausse route. »

Les paroles de Blanche résonnaient étrangement en Limiia. Elle ne comprenait pas vraiment leur sens. Elle réfléchit et elles continuèrent toutes deux leur marche en silence. « Il a les proies. Il y a les chasseurs. » Limia se souvint avoir prononcé elle-même ces mots il y a quelques temps. Serait-elle une proie ? Il y avait sans doute quelque chose de vrai dans les paroles de Blanche mais la douleur qui lui torturait le cœur l’empêchait d’y voir plus clair. Elle fut la première à briser le silence. « C’est encore loin ? »

Blanche lui montra une allée, cachée par des arbres et des arbustes, qui montait dans les hauteurs. « Nous y sommes presque. » Elles empruntèrent cette allée qui devint un chemin abrupte et zigzagant. Arrivée en haut, Limiia tomba en extase devant la beauté du paysage qui s’ouvrit devant elle. Blanche la regarda un instant, petit sourire aux coins de la bouche avant de la sortir de son rêve. « C’est très beau, n’est-ce pas ! Le Puits de Lune est par là, sur la droite de la grande porte que tu aperçois, au fond. Je te laisse aller le découvrir seule. Il n’y a aucun danger. » Limiia se tourna vers Blanche avec le sourire d’un enfant qui découvre le cadeau merveilleux qu’il attendait depuis longtemps. Elle la sera vivement et brièvement dans ses bras et dévala le pente vers droit vers l’endroit indiquée par Blanche.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeMar 24 Fév - 9:28

Brume tenait la chemise de Kobert dans ses mains. Elle la plongea dans le feu qu’elle venait d’allumer dans le brasero, à côté du Puits de Lune. Limiia, surprise, la regarda faire sans rien dire. Brume ne lâcha la chemise qu’au moment où les flammes commencèrent à lui lécher les doigts, juste au moment où Limiia s’apprêtait à bondir pour lui arracher de la main de crainte qu’elle son amie ne se laisse brûler avec. « Attention ! Tu vas te brûler » dit Papillon qui était là aussi, agenouillée sur le bord du puits. Brume sortit ensuite le chapeau de Kobert. Elle le mit aussi dans le feu et ne le lâcha pas avant que les flammes ne commencent à lui rougir la peau. Cette fois, Limiia bondit et lui arracha le chapeau, lui prit la main qu’elle lui lécha pour apaiser la souffrance que le feu donne au mortels. Brume retira sa main, geste qui fut comme un aiguille qui transperça la poitrine de Limiia. Mais ce fut léger et bref. L’odeur d’étoffe et de cuir brûlé rappela à Limiia l’acte d’amour de Brume. C’est ainsi que Limiia se sentit enfin soulagée. Kobert, cette fois, avait vraiment disparu. Elle sourit à Brume et la serra dans ses bras.

Mais Brume semblait vouloir rester malheureuse. Brume ne sourit pas. Brume tint des propos si méchants aux yeux de Limiia que la joie repartit aussi vite qu’elle était venue. Cette fois, c’était encore plus cruel. Ce n’était pas ce monstre de Kobert qui la torturait, c’était Brume. Brume lui reprocha de la prendre pour une idiote. Brume lui fit comprendre c’était elle, Limiia, qui était le cause de ses souffrances et de celles de tout Hautemaisons. Brume n’eut pas un regard d’amour, pas un baiser, pas un câlin, pas même un petit attouchement pour montrer une peu d’affection et de tendresse. Limiia était devenue le monstre. Brume avait refusé la joie que lui proposait Limiia. Brume rejetait tout le mal fait par Kobert à leur village sur les épaules de Limiia. Le bien ne remplaçait pas le mal. Malgré le pardon, pas d’amour, pas de passion, pas de joie. Tout au contraire, un mal encore plus profondément perforant au point que Limiia crut aux sombres paroles de Brume. Elle était le monstre. Elle était devenue Ténèbres. Les dieux, les esprits, la lumière, tous l’avait abandonnée. Cette fois, ce fut trop. Elle ne voulait plus qu’une chose : mourir. Limiia partit en hurlant sa douleur.

Elle ne savait pas vraiment où elle allait. Au hasard. Sur son chemin, elle croisa une énorme araignée noire qui tenta en vain de la stopper. Elle se retrouva dans le cimetière. Il était plus sinistre qu’à l’ordinaire mais elle ne s’en aperçut pas. Elle marchait entre les tombes, cherchant un moyen de mourir, un moyen qui ne lui laisserait aucune chance de s’en sortir. Il n’y avait rien. Rien que de la mort partout. Pas un petit signe de vie qui aurait pu l’aider. C’était étrange que ce soit la vie qui doive tuer la vie. La mort, elle, ne peut rien. Où trouver de la vie dans un cimetière ?

Une construction de pierre laissa entrevoir une ouverture dans le sol. Limiia se dirigea vers elle. Elle ne sentit pas ce qui arrivait dans son dos. Une force brutale la plaqua au sol alors qu’elle allait sauter dans le trou. Un félin pesait de tout son poids sur elle, l’empêchant de se débattre. Limiia pensa qu’elle allait enfin trouver la délivrance. « Mange-moi. Un simple coup de crocs sur ma gorge. Vas-y ! Dévore-moi, qu’il ne reste plus rien ! » Le félin grognait, la secouait, lui donnait des coups de pattes. Sans doute, comme tous les félins, avait-il envie de jouer un peu avec sa proie avant de l’achever. Il devait vouloir profiter un peu de son petit triomphe. Il attrapa la miséricorde d’os de Limmia et la poussa avec un museau dans sa main. Limiia la laissa tout d’abord tomber au sol puis, voyant que l’animal ne se décidait pas à l’égorger d’un coup de croc, elle prit l’arme à deux mains, pointe en bas, posée sur sa poitrine. Elle ferma les yeux. Tout était confus. Elle crut que l’animal jouait encore avec elle.

Il ne le fit pas. Limiia rouvrit à demi les yeux, ne sentant plus le souffle et la présence de l’animal. La miséricorde, toujours pointée sur sa poitrine, avait percé sa peau et laissait couler un filet de sang, quand elle s’aperçut que le bourreau avait changé de forme. Brume se dressait de toute sa hauteur au-dessus de Limiia. Elle parlait. Limiia n’entendait pas, du moins, pas au début. Quand ses oreilles se rouvrirent aussi, elle ne perçu que les reproches de Brume qui continuait à ne pas vouloir comprendre que ce n’était une question de pardon. Il n’y avait rien à pardonner, juste faire justice et aimer sans forcément le dire. « Arrête de fouir ! » criait Brume. C’était comme un acharnement. « Je ne te ferai plous jamais souffrir. Je ne ferais plous jamais souffrir personne. Je... vais mourir. »

Une autre personne arriva à ce moment. Qui ? Limiia n’aurait pu le dire. Elle ne sentait plus rien hormis une impression que sa vie elle-même l’abandonnait aussi, qu’aucun retour n’était plus possible. Ces bras étaient retombés, et la miséricorde roula à ses côtés. Tout tournait dans son esprit. Elle revit le moindre détail de sa courte vie depuis sa sortie de la crypte. Elle revit les joies, les moments d’amour, les instants magiques où il a faisait bon vivre à Hautemaisons, entre Sha’or qui ne voulait qu’elle, et Brume qu’elle voulait aussi. Les prises de tête avec Harmonie. Les absurdités de Papillon. Les disputes aussi avec les evigilans et le nain qu’elle n’aimait pas beaucoup. Les instants tragiques aussi. L’agression dont elle fut victime de la part de celui qu’elle aimait. Sa mort. Elle revit Pokpok se faire dévorer par le terre et un autre Pokpok revenir vomir sa noirceur près de l’autel qu’elles venaient de tenter de nettoyer. Elle revit Kobert le menteur, Kobert le manipulateur et Kobert le cruel qui voulait lui faire croire qu’il était une réincarnation de Sha’or. « Tu n’es pas Sha’or ! » criait-elle encore au fond d’elle-même. Comment avait-il réussi à détruire tant de chose ? À détruire toute sa vie en fait ? Comment Brume pouvait ne pas le voir ? Ou alors était-ce elle qui avait tout détruit ? Elle revit son Shaton, compagnon de solitude dans l’humidité et la chaleur du marais. Il courrait à ses côtés. Il n’aimait pas beaucoup l’eau. Elle revit la tour et les filles de la tour. Elle revit les loups noirs qui avaient fini par la laisser entrer dans leur univers. Elle revit Blanche. Elle revit la Lumière. Elle s’en approchait, point brillant dans le lointain qui semblait la guider vers une sortie merveilleuse où elle retrouverait enfin la paix.

C’est à ce moment qu’une ombre. L’ombre noire d’une femme recouverte d’une longue robe et d’une cagoule qui empêchait de distinguer ses traits. Elle portait une étrange arme d’un type que Limiia n’avait encore jamais vu, un long manche avec une grande lame recourbée, posée en équerre à l’un des bouts du manche. L’ombre s’était interposée entre elle et la Lumière. « Crois-tu pouvoir décider si le moment est venue ? » demanda l’ombre. Limiia eu peur mais ne répondit pas. Elle tentait en vain de regarder la lumière derrière l’ombre. « Écoute !... » Murmura-t-elle encore. « Papillon, porte Limiia au Pouits ! » C’était la voix de Brume. « Laissez- Limiia tranquille ! » Elle vit un bref instant Papillon tenter de la soulever. « Limiia n’est absolument pas du tout morte » dit la voix de Papillon. Une autre image flash de Brume, de dos, s’interposant devant une autre ombre. Était-ce la même. « Ils n’ont pas l’intention de te laisser passer » murmura à nouveau l’ombre noire. « Sans doute dois-tu souffrir encore. Ou connaître d’autre joie. En tout, le moment, ce n’est pas toi, mais moi, qui le décide. Et ce n’est pas maintenant. » Elle eut la sensation d’un liquide qui coulait dans son corps. Celui-ci fut secoué brutalement comme par un tremblement de terre. C’était une toux qui devint un nouveau tourbillon et qui emporta avec lui l’ombre, la lumière et tout le reste. La terre trembla de nouveau. Secoua le corps de Limiia de façon insensée. Puis, tout disparut. Il n’y avait plus qu’un épais néant.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeMer 25 Fév - 0:38

Elle se réveilla dans maison, nue et allongée sur un lit. La première chose que virent ses yeux était un plafond de bois, fait de poutre et de planche. Elle avait encore un vague souvenir d’un rêve où elle était blottie dans les bras de Brume. Elle bougea son bras pour tâter à ces côté, sans doute pour vérifier si c’était bien un rêve. Il n’y avait rien, rien qu’elle sur le lit. Elle tenta de ses redresser un peu pour découvrir un peu plus de son environnement mais la force lui fit défaut et elle ne put que lever la tête. Elle était dans une pièce vide, poussiéreuse et silencieuse. Elle ne se sentait pas vraiment mal, ni vraiment bien non plus. Elle se sentait surtout faible et vide. Elle ferma à nouveau les yeux tenta de retrouver des souvenirs de ce qu’il aurait bien pu se passer ces dernière heurs. Là aussi, elle ne trouva que du vide. Ou très peu de chose. L’image du visage d’une Brume malheureuse, d’une Brume aux doigts brûlés. Une vague image d’ombre. Celle d’une eau étrange et bleue qui clapotait dans un bassin tout aussi étrange. Le visage d’une femme qui l’écoutait, Blanche. La bouche de cette femme bougeait. Quelques sont en sortir, décalé par rapport à l’image : « Si le moindre coup de vent te fait t’écrouler par terre, tu vas finir par perdre tout ce auquel tu tiens le plus. » Ces mots tournoyaient dans la tête de Limiia. Elle entendit aussi : « Tu es la proie, ou tu es la chasseur... » Puis tout s’éteignit à nouveau. Très vite, elle se rendormit.

_________________
Chayem/Flamme(elfe), Emiade/Neige(humaine), Knahii/Limiia(draeneï), Lamb/Groa(orcque), Lethalew/Feuyice(elfe), Manon(Humaine), Mirahil/Monamie(draeneï), Ophra/Blanche/Morgenkriss(worgen-humaine), Rekhii/Epine(draeneï), Yoka'nin(trolle), Sithyne/Froide(Mort-vivante), Xoharii(draenei), Abilys(elfe)...
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeSam 28 Fév - 13:23

« Il y a quelqu’un ?... » Pas de réponse. La maison était vide quand Limiia s’éveilla à nouveau. Bien qu’encore faible, elle pouvait tenir sur ses sabots et se sentait étrangement sereine, comme après une bonne nuit de sommeil qui fait oublier les tourments de la veille et propose un matin paisible où tout redevient possible. Elle se rhabilla et descendit l’escalier pour aller dehors. Même l’ambiance du cimetière semblait apaisée. Un peu chancelante encore, Limiia fit quelques pas dehors.

Une construction située non loin de la maison attira son attention. C’était l’entrée d’une crypte. Elle y descendit et entreprit la visite des lieux. Silence. Immobilité. Seul le bruit de ses sabots résonnait entre les vieilles pierres. Partout des tombes. Au niveau le plus bas, elle fut attirée par une petite installation qui semblait récente. Des os moins poussiéreux que les autres entouraient une sorte de petit mausolée fait d’un crâne et de quelques ossements. Peut-être était-ce un autel pour un dieu quelconque. Limiia l’observa un moment. Elle aurait voulu en savoir plus. Elle saisit un des os blancs pour l’étudier de plus près. Il semblait très ancien mais il avait été manipulé récemment. Rien n’indiquait à quoi il pouvait bien servir. Obéissant à une impulsion instinctive qu’elle aurait été bien incapable d’expliquer elle-même, Limiia ne remis pas l’os à sa place mais le lança un peu plus loin. Puis elle se leva et éparpilla les autres. Certains tombèrent en poussière. Elle ne toucha toutefois pas au petit autel qui était au centre. Puis elle partit avec une étrange satisfaction, presque sadique, à l’idée de voir la tête de celui ou celle qui avait pis ça là.

Brume apparut quelques instants plus tard, dans le cimetière. Après de timides retrouvailles teintées de regrets et une discussion calme, Limiia emmena Brume voir ce qu’elle avait trouvé un peu plus tôt. Elle lui révéla aussi que la maison où elles avaient séjournées était celle de Pensée. Du moins, c’est ce que Pensée prétendait. Brume expliqua alors que c’était aussi celle de Kobert et que Pensée et lui projetaient de vivre ensemble ici. Le rapprochement entre ceci et le petit autel de la crypte ne tarda pas percé leur conscience. Limiia fut assez déçue d’apprendre le lien entre Pensée et Kobert et fut d’autant plus satisfaite de son action dans la crypte. Tout cela ne devait pas être très lumineux.

Limiia montra aussi le tunnel qui reliait les deux cryptes. L’autre n’était pas vide. Une étrange assemblée de mort-vivants et de fantômes s’y tenait. Elles ne cherchèrent pas à les attirer à elles et firent donc demi-tour.

Limiia avait une forte envie de se purifier de toutes les souillures que son corps portait. Brume l’emmena au bord de l’eau où elle eurent une longue discussion de réconciliation avant d’aller se reposer dans les bras l’une de l’autre sous la petite tente qui était un peu plus loin.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeLun 6 Juil - 7:04

Ce matin encore, Limiia allongea le bras pour chercher une présence à côté d’elle, sur la couche de feuilles de sa maison de Hautemaisons. Rien. Un sentiment de désespoir et une forte envie de pleurer la cloua sur place. A quoi bon se lever si ce n’était pour personne ? Si ce n’était pas pour quelqu’un ? A quoi bon marcher, courir, manger, chercher ? Ne valait-il pas mieux dormir ?

Puis les visages de tous ceux qui étaient passé ces derniers jours dans le village défilèrent dans son esprit. Barde, Harmonie, Rieur, Ravage, Perspicace, Ironie, Féline, Nuktela... Tous ceux-là valaient-il la peine qu’elle se lève pour eux ? Sans doute mais la force qui pesait sur son âme était bien plus grande. L’absence d’une personne était souvent bien plus lourde que les rires tout un village.

Elle resta ainsi pendant de longues minutes, peut-être des heures, qui sait ? Elle avait dans sa main le petit trident cuivré qui ouvrait la porte de celle qui lui avait déjà volé son premier amour. Elle serrait cette clé. Allait-elle y aller ? Pourquoi pas ! Affronter seule sa pire ennemie. Peut-être. Il lui semblait que se devait être moins pénible que de rester là, à se battre contre l’absence de Brume. Peut-être. Mais ça ne suffit pas non plus pour la motiver à se dresser sur ses sabots. Seul le grognement de Shaton, son compagnon félin, y parvint.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeMer 22 Juil - 21:35

« La mer est infinie. Le ciel aussi. Le ciel touche la mer et ils se mêlent l’un à l’une, l’une à l’un. Sont-ils les parents de la terre ? L’horizon n’est pas une ligne qui sépare le ciel de la mer. Elle est la zone qui les unit. Si je me tourne vers la terre, je vois une ligne qui sépare le ciel et la terre. Sauf quand la brume les réunis et rend floue cette séparation. La brume est comme de l’eau. Elle est de l’eau qui virevolte dans les airs et qui uni le ciel et la terre. L’eau n’est pas jalouse. Elle unit et partage les choses du monde. Si Brume était là, elle entendrait tout cela. Mais elle n’est pas là, alors je parle seule face à tous les éléments. Aucun écho de mon âme de résonne. Peut-être devrais-je tenter le feu.

Le Temple et ses êtres néfastes est derrière. Faut-il aller devant moi, droit vers le bout de la mer, ou derrière, droit vers ce qui nous veut du mal ? Parviendrais-je à le dissuader de tourmenter mes amis ? Ne rien faire est souvent pire que d’affronter une mauvaise décision. De toute façon, qui suis-je, moi ? Rien. Je ne suis rien. Ceux que j’ai aimés plus que tout ne sont plus. Alors moi non plus, je ne suis plus. »

Limiia marchait au hasard dans le marais, le sabot indécis. Elle avait un tel vague à l’âme qu’elle n’était plus prête à rien sauf peut-être le pire. La grotte était là, la gueule grande ouverte, prête à avaler tout ce qui pourrait passer à sa portée. Lentement, sans réelle conviction, Limiia avança. Le bruit de ses sabots résonnait contre les parois de pierres, donnant l’impression qu’elle était plusieurs. Elle avança encore, vers l’endroit où se trouve la porte. Les gaz lui donnaient un goût âcre dans la gorge. Elle ne peut aller plus loin. Le poison l’envahissait et son instinct de survie prit le dessus. Elle fit demi-tour en courant jusqu’à la sortie. La grotte la recracha avec mépris.

Dehors, la pluie lui cingla le visage. Elle courut comme une folle vers le village. Dans son esprit, un fort désir de fuir vers d’autres forêts plus amicales l’obsédait. Partir. Qu’est-ce qui l’attachait encore dans les marais pour qu’elle ne le fasse pas ?
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeDim 26 Juil - 14:28

Ce matin-là, très tôt, Limiia se leva pour aller avec quelques présents –des parchemins et autres babioles - demander audience auprès de Manon à la grande et sinistre tour du Maître. Limiia avait appris par Tempérance que Manon aimait par-dessus tout écrire des histoires dans des livres, et Limiia en avait une à lui raconter qu’elle aurait bien aimé voir écrite pour ne pas l’oublier.

Elle ne dût pas attendre bien longtemps avant que Manon vienne à sa rencontre. « Un voix inconnue m’a parlé hier. Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris de ce qu’elle m’a dit. Harmonie était avec moi, mais avec sa manie de déformer tout ce qu’elle entend pour l’arranger à sa façon, je préfère consigner tout cela sur un parchemin pendant que je m’en souviens encore bien. Accepteriez-vous de le faire pour moi ? » Manon n’hésita guère à lui répondre positivement et à lui proposer de parler de tout cela plus confortablement à l’intérieur de la tour. Limiia demanda à Shaton d’aller se chercher de quoi s’occuper et suivi Manon.

« Tout a commencé par une voix que j’ai entendu dans ma tête. Harmonie est arrivée en même temps et j’ai d’abord cru que c’était une de ses farces idiotes. Mais non. C’était bien une voix inconnue. Elle me donnait rendez-vous dans la "grotte au corps de cendres". J’ai tout de suite compris de laquelle il s’agissait et j’ai couru vers elle, suivit par Shaton et Harmonie. Je me suis arrêtée devant les pierres posées par Neige. De l’autre côté, le cadavre carboniser semblait encore en combustion. C’était sinistre et ne me donnais pas confiance en la voix qui me demanda pourtant d’approcher vers le fond de la grotte. Elle parlait d’une façon étrange. Elle faisait ses phrases en mettant les mots dans un ordre inhabituel. Je lui ai plusieurs fois demandé son nom, mais elle a refusé de me le dire, prétendant que ce n’était pas important. Elle voulait savoir pourquoi je n’allais pas bien et je lui ai expliqué ce que j’éprouvais depuis la disparition de Brume et la reprise en main de la communauté et du village par Rieur.

Elle m’a alors demandé de lui donner immédiatement trois images tirées de mes rêves. Je me suis concentrée et je lui ai parlé de certaines visions que j’ai parfois quand je dors. Une image de forêt, avec des arbres aussi grands que des montagnes, une forêt tellement grande et vieille que la solitude n'a pas le temps de provoquer de mélancolie. Une image plus étrange encore, celle d'une étrange ville qui flotte dans le ciel... La troisième était celle d'enfants, des enfants qui couraient, qui riaient et qui remplissent nos cœurs de joie. Ce monde est trop triste, sans enfant. Quand j’eu terminé de lui décrire mes rêves, la voix m’en donna un autre.

À quelques pas de moi, une petite sphère de lumière dorée s’était alors formée. La couleur se transforma lentement vers l'orangé. J’ai alors demandé à la voix ce que c’était et elle m’a répondu ceci : « Un souvenir des temps anciens, voilà ce que c'est. Acceptes-tu, jeune éveillé, le présent que je te fais? » Je n’ai pas bien compris quel était le présent mais j’ai accepté par curiosité. Je me suis approchée pour tenter d’attraper la sphère. A son contact, une lumière blanche et éclatante m’a aveuglée. Le temps sembla se distordre et des murmures par milliers fusèrent de partout. Bientôt, une image commença enfin à prendre couleurs. Je sombrais dans une sorte de transe et je fermais les yeux, emportée par un rêve encore plus vrai que la réalité.

Quand je me suis réveillée, Harmonie était encore là. Je ne comprenais pas grand-chose de ce que je venais devoir et j’ai tenté de demandé des explications à la voix. Tout ce qu’elle m’a répondu était que je devrais comprendre par moi-même. Nous repartîmes vers Hautemaisons pour réfléchir à tout cela. Harmonie qui, quant à elle, n’avait rien vu, me harcela de questions, prétendant que je l’ignorais, que j’étais méchante avec elle et patati patata. Bien évidemment, il n’en était rien mais elle n’avait pas vu ce que j’ai vu. Elle ne pouvait vraiment pas comprendre mon trouble. »

Manon avait tout noté. Il ne restait plus qu’à tout mettre en forme.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeLun 3 Aoû - 1:37

Barde est mort ! C’était la dernière nouvelle. La rumeur circulait parmi les membres de la communauté de Hautemaisons. Harmonie avait même disparu et Féline était d’avis d’aller le retrouver avant qu’elle ne fasse une bêtise. Il semblerait que le chanteur poète avait été assassiné par le maître des morts-vivants, un petit bonhomme du même genre que Perspicace. Retrouver Harmonie. Féline insistait. Trois groupes se constituèrent. Ravage avec Féline, Perspicace avec Paillon et Limiia avec Shaton. Limiia décida d’aller chercher vers l’est et les autres se partagèrent le centre et l’ouest.

Limiia ne trouva rien. Hormis la présence solitaire de Ravage qui n’étais pas censé être là et qui semblait avoir abandonné sa partenaire. Mais Limiia ne parlait pas à ravage. Elle fit alors un détour pour l’éviter. Arrivée à la plage, elle commença à la longer, mais depuis le haut des talus. Toujours pas de traces. Même Chaton ne sentait rien. Elle longea ainsi la côte et, quand elle aperçut son ile au loin, vers le sud, elle descendit sur la plage. Elle contempla un moment l’ile qui l’attirait de loin. Elle oublia Harmonie et Barde et tout le reste pour se laisser replonger dans sa mélancolie. Shaton la laissa. Il sentait qu’il ne fallait plus rien attendre de sa maîtresse quand elle était ainsi.

Doucement, Limiia ôta les quelques vêtements qu’elle portait pour se mettre complètement nue. Instinctivement, elle cacha ses affaires près des petites cabanes, là où elle l’a toujours fait et plongea ses sabots l’un après l’autre dans l’eau salée de la mer. L’ile l’appelait. Rien ne pourrait l’empêcher, pas même l’idée de retrouver Harmonie. Elle nagea dans l’eau tiède jusqu’au plus gros des trois rochers en haut duquel elle grimpa. Elle regarda un long moment dans la direction qu’ils aimaient regarder ensemble, jadis, assis l’un près de l’autre. Les images du passé resurgirent. Elle s’allongea, nue sous les étoiles, comme ils le faisaient. Les sensations de douceur et de plaisir de ses caresse lui revinrent et l’emportèrent dans un songe qui lui fit oublier pendant un temps la réalité. Sa mains lui rappela les instants de bonheur qu’elle avait tant de mal à oublier, l’amour avec Sha’or...

La pluie se mit à tomber. Les petite goutte fraiches lui mordillait la peau et la lavait de la poussière acculée pendant toute la journée. Les instants de bonheur étaient passés. La pluie sur son visage emportant aussi avec elle les larmes de Limiia. Tout cela était terminer. Il fallait rentrer.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeVen 7 Aoû - 11:45

Le moment était venu. Encore hésitante à cause de tous ce qu’elle avait vécu de fort et qui l’avait profondément liée à sa petite maison du marais, Limiia ramassait son arc, ses flèches et descendit les marches une à une. Elle regarda Douce avec un petit sourire amère. Douce savait. Elles en avaient mainte fois parlé ensemble. Elle ne la retint pas. Limiia avait du vague à l’âme mais, ça, c’était habituel. Cette fois-ci, elle savait pourquoi. Elle partait.

Le village changeait. Depuis qu’il avait été repris par Rieur et Harmonie, il n’était plus ce qu’elle en espérait. L’absence de Brume était trop pesante. Rien ne parvenait lui remettre un peu de joie dans le cœur, pas même Nuktela qu’elle rencontra à l’entrée du pays mort et qui tenta de lui faire changer d’avis. « Peut-être problème est que tu aimes personne. Alors toi reviendre quand tout le monde te manque. Apprendre à aimer autre gens. » Nuktela avait raison. Limiia n’aimait personne. L’amour était mort dans son cœur, il avait trop souffert. Ou elle était trop fragile. Peu importe, il fallait de la distance. C’était sans doute très égoïste mais incontournable.

Dans la forêt sombre, elle longea la route vers le nord. Les loups la remarquaient mais ne semblaient pas du tout intéressés par sa présence. Arrivée au pont, elle sentit dans l’environnement toute la tension qui existait entre les loups et les mort-vivants qui les narguaient de l’autre côté. Impossible de passer par le pont. Et puis Shaton n’était déjà plus au mieux de sa forme. Il fallait éviter de le perdre, lui aussi. Limiia choisit donc de traverser la rivière un peu plus à l’est, là où les morts-vivants étaient nettement moins présents. Il fallut tout de même en abattre un et partir vite avant qu’il ne se relève.

Les terres rouges étaient un territoire encore inexploré. Limiia continua vers le nord jusqu’à un lac immense. Un pont l’enjambait et de l’autre côté, à l’ouest, un gros village abandonné lui tendait ses portes ouvertes. Il était vide. Ce lieu devrait intéresser fortement les autres. Il avait tout ce qu’il fallait pour y vivre paisiblement. Mais Limiia n’aime pas le rouge, ni l’ocre. Elle aime le vert. Elle repartit très vite en direction du sud, puis de l’ouest, vers la forêt verte.

Il fallut encore affronter un barrage de mort-vivants qui bloquaient la frontière. Limiia craignait surtout pour la vie de Shaton. Ils passèrent par les hauteurs mais ne purent en éviter un qui les attendait en bas. Shaton n’était pas blessé mais déchiqueter de la viande avariée avec les dents ne semblait lui réussir. Il vomit juste après l’affrontement. Il faudrait trouver un moyen de le soigner mais ici, seule, comment faire ? La zone du Val d’Est était devenue très dangereuse. L’odeur de mort était partout et à tout moment, un monstre décharné pouvait surgir de derrière un arbre. Dans le noir de la nuit, ils étaient difficiles à repérer, même pour une chasseresse aussi expérimentée que Limiia.

« Esprits de la forêt, je vous en conjure, aidez-moi à trouver le moyen de guérir Shaton. Je vous en supplie. Il est tout ce qui me reste. » Ainsi priait Limiia devant une grosse souche d’arbre coupé qui formait comme un autel dédié aux dieux de la nature. Shaton allait de mal en pis. Alors quand elle aperçut une forme se mouvoir à quelques mètres, ombre parmi les ombres, elle prit peur et se dit que, s’il fallait affronter un nouveau monstre, Shaton n’y survivrait pas.

Fuir un animal ou quoique ce soit d’autre n’est pas la meilleure solution. Limiia se leva et, avec son compagnon diminué, elle chercha à savoir ce qu’était cette ombre. Celle-ci surgit tout à coup d’un bosquet derrière eux. Dans le noir, elle ne distingua qu’une mâchoire énorme, remplie d’une rangés de crocs acérés, et des griffes comme des rangées de dagues dont le métal reflétait le peu de Lumière lunaire que les nuages laissaient passer. Limiia allait frapper quand la bête se mit à parler.

« Bon, tu n’as pas fini ? Tu ne découvred que maintenant que je suis une worgen ?
- Mais tu es folle ! Un jour tu vas te faire tuer à faire ça. Moi, je n'ai vu qu'une ombre monstrueuse dans la nuit se faufiler pour m'attaquer.
- Je ne pensais pas te trouver ici. Nuktela m’a prévenue. Je venais pour un problème tout autre mais je pense que les dieux t'ont misent sur ma route.
- Que t'a dit Nuktela ?
- Que tu voulais prendre du recul, t'isoler pour te retrouver toi-même. »

C’était Harmonie. La conversation dura un moment avant que le sujet ne se porte sur Shaton qui, la langue pendante, semblait à bout de force sans vouloir trop le montrer. Alors, Harmonie le soigna et Limiia en fut soulagée car les esprits l’avaient entendue. Sans doute aussi que de la reconnaissance envers Harmonie s’était frayée un chemin jusqu’au cœur de limiia mais l’attitude insensée et irresponsable de la worgen qui ne se rendait pas compte qu’elle terrorisait les gens en apparaissant dans leur dos l’empêcha de l’exprimer vraiment. Limiia resta au pied d’un arbre pour dormir, en bonne fille de la nature. Harmonie, chercha une maison humaine confortable. Chacun son monde.
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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeDim 16 Aoû - 21:58

« Les choses naturelles poussent, grandissent, s’épanouissent, dépérissent et meurent. Les choses sont vivantes. C’est la vie qui fonctionne comme cela. Les choses ont des couleurs, des sons, des odeurs et émettent aussi de messages qui ne sont perceptibles qu’à ceux qui savent les entendre, les voir, les sentir. Je ne me sens bien que dans cet environnement naturelle. La chasse est un art exigeant qui demande beaucoup. Concentration, abnégation, respect, humilité, autant de qualités qui font souvent défaut aux vivants. Mais tout ça ne suffit pas. Les livres parlent de prières. Mais ça ne suffit pas. Peut-être que le don vient de la naissance. Comment le savoir ? »

Ainsi pensait Limiia, assise au bord du vide, dans l’immense vestige des combats du passé. Mais ça, elle ne le savait pas. La jungle semble abriter beaucoup de mystères et remplie de dangers. « Quels sont ses gens qui ont vécus ici et bâti ça ? Que sont-ils devenus ? Quels sont ces dieux qu’ils ont sculptés partout dans la pierre ? » Limiia avait décidé. La jungle serait sa maison. Et elle percerait tous ses mystères.

Shaton ronronnait à ses côtés. Il l’aidait à éviter les nombreux prédateurs qui, tapis dans les fougères, guettaient des proies faciles. Elle avait failli le perdre, mais un nain et ses prières avaient permis de la sauver. Depuis, Limiia savait ce qu’il fallait faire pour soigner de ses propres mains et elle avait un peu changé son jugement sur les "petits troggs" comme elle avait l’habitude d’appeler les nains. Elle ne regrettait rien. Sa vie avait pris un nouveau départ. Sa foi était en cours de construction, mais elle était déjà assez forte pour savoir que son heure n’était pas encore venue. Et peu importe si elle ne venait jamais. Elle avait tiré un trait sur son passé et était heureuse, enfin.

Mais pour combien de temps ?

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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeSam 22 Aoû - 20:29

C’était un serpent de pierre, le corps tout ondulé, qui gisait au sol au milieu de ruines d’un temps sans doute très ancien, au bord de la rivière. Tout de suite, Limiia sentit qu’il s’agissait d’un objet peu ordinaire, d’une ancienne idole tombée à cause des assauts du temps ou à la suite d’une profanation violente. Autrefois, elle devait sûrement se dresser fièrement sur son socle, avec des êtres qui s’agenouillaient et dansaient en implorant sa protection. Limiia eut envie de le faire aussi. Elle s’agenouilla pria longuement avant de lancer de vive voix un appel vers ce dieu qui, peut-être, pourrait l’entendre et se manifester.

Et le miracle se produisit.

Quelque chose bougeait du côté de la rivière. Shaton le vit le premier et se mit à grogner. C’était un serpent, immense. Limiia sentit la peur l’nvahir mais elle s’agenouilla devant l’animal, convaincue que c’était une réponse de l’esprit-serpent. Il fit le tour de celle qui, pour lui, devait être une intruse. Elle resta immobile, en signe de paix. Elle voulait savoir, connaître, pénétrer les mystères de cette jungle si captivante et des anciens mondes, des anciennes croyances.

Au début, ça faisait « Shhhhhhsssssss ». Puis « Qu'eessst-ccccce dooonc laaaa raaaaissssson de ccccette appel ? » La chose voulait communiquer. Toujours tremblante de frousse mais à la fois contente, Limiia lui fit comprendre qu’elle était prête à l’honorer en échange de quelques réponses à ses questions. Après tout, peu importe qu’il soit bon ou mauvais. Limiia avait compris depuis peu que, dans la nature, ces notions n’ont pas vraiment de sens. Et de toute façon, sans communication avec les esprits, comment savoir s’ils sont bons ou mauvais ? Juste à leur apparence ? Un serpent, pace qu’il est serpent, est-il forcément mauvais ? Ce ne devait forcément pas être aussi simple.

« Je suis Limiia, la chasseresse.
- n'as-tu donc pas peur, ainsssi, d'appeler le premier essssprit qui te vient en tête...?
- Je suis terrorisée... mais la peur est le secret qui permet au chasseur de sentir mieux la forêt et ses proies. Et je sais ce que je veux.
- Il est dangereux de prêter sssssa foi à n'importe qui... »

Les ricanements sifflants et suintant du serpent avaient quelque chose de glaçant. Pourtant, Limmia n’y sentait rien qui néfaste. Bien au contraire, au fil de la discussion, elle se sentait de plus ne plus rassurée et apaisée. Shaton, juste à côté, restait sur ses gardes, prêt à bondir. Limiia le sentit et lui fit comprendre qu’il ne fallait pas bouger.

« Et que veux-tu Limiia la chasssssseressse ?
- Je veux connaître les secrets, comprendre la nature, le monde et pourquoi je suis en vie, en ce moment, ici.
- Le monde semble s'être éteint. Puis le voilà qui brille à nouveau, d'un peu de vie. Et nous, les esprits, les divins, les aspects, renaissons de leur volonté.
- J'aime ce peu de vie. Je sais que sans esprits, cette vie ne pourrait être, ni se développer. Je peux te servir. Je veux être utile.
- M'être utile? Kssshhhsshh... Mais tu l'as déjà été... ksssshshsh Parrrce que je ssssuis là ! Je dois voir ce monde maintenant. Merci, chasseresse Limiia !
- Comment pourrais-je redresser ton autel ?
- Ce n'est pas mon autel. Mais il existe. À l'Ouest. Des bougies, une île, un autel.
- Je vais aller le trouver et le nettoyer pour qu'il soit digne de toi.
- Prie pour moi ! Glorifie-moi ! Fait moi des offrandes ! Et je répondrai. Toujours plus fort... Kshhhhsssssslhslsslslsss. »

Alors le serpent s’approcha. La gueule ouverte, les crocs en avant, il demanda à Limiia qu’elle tende une main à lui. Elle lui présenta sa main gauche, tremblante, inquiète, mais déterminée. Le serpent y planta l’un de ses crocs. Ce n’était pas profond et cela ne provoqua qu’une légère douleur. « Aïe ! » Le venin se répandit dans le corps de Limiia mais, étrangement, il ne provoqua rien de mauvais. Bien au contraire, elle se sentit renforcée par quelque chose qu’elle ne pouvait définir. L’esprit disparut et Limiia se dirigea vers l’Ouest, décidée à exécuter sa promesse, une immense joie au cœur.

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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeDim 18 Oct - 10:45

Elle était là, devant, toute droite à l’entrée du pont suspendu. Immense. Limiia ne le croyait pas. Ce devait être une illusion provoquée là par un esprit farceur ou maléfique comme il en existe tant dans la jungle. Depuis qu’elle a avait planté sa flèche dans l’épaule d’un troll qui se croyait au-dessus de sa loi, elle se méfiait de tout et l’image de Brume dressée ainsi pouvait bien être un cruel sortilège.

Mais c’était bien Brume qui était là. Shaton fut le premier à le comprendre. Il alla lécher la main de sa seconde maîtresse pendant que Limiia l’observait, ahurie par l’apparition de ce qu’elle s’était résolue à ne plus jamais voir apparaître. Elle en tomba presque à genoux aux pieds de Brume et ce fut une longue étreinte qui réunit les deux draeneï.

Limiia emmena Brume sur son territoire, dans sa cabane ouverte aux quatre vents. Elles parlèrent un peu de ce qui les avait séparées et de nouveau réunies avant de se cacher sous les feuilles et de continuer à parler d’amour plus charnellement. Sans doute que ce bout de jungle s’en souviendrait car c’était comme si les étoiles étaient descendues ici, pour protéger et bénir les amantes qui inondaient le monde de leur bonheur.

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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeMar 14 Mar - 23:40

Pour Limiia, c'était évident. Harmonie était une nuisible. Elle était arrogante et Méprisante. Tant qu'elle serait là, impossible d'approcher les Hautemaisons. Pourtant, Limiia sentait comme un appel. Son coeur battait. Et ses yeux tremblaient quand elle approchait le village. Qu'étaient devenus tous ces anciens amis, ses amours ? Tout cela pour juste quelques souvenirs que la reine des éveillés se plaisait à lui retourner dans la plaie comme on retourne un quartier de viande sur le feu ? Mieux valait la vie sauvage, au milieu de bête, que cette soi-disant vie civilisée au milieu des êtres prétendument intelligent qui ne faisait mieux que montrer leur vanité.

Limiia alla cacher sa mélancolie contre la douce chaleur de Shaton, dans une maison abandonnée de la forêt verte. Demain, il faudra pourtant approcher le village.

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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeVen 9 Juin - 23:25

Assise sur la petite table de l’auberge de ce bourg abandonné, dans la forêt sombre, Limiia songeait qu’il était temps de s’arrêter de courir. Elle se dit qu’il fallait faire une pause et s’interroger sur ce qui guidait ses sabots à travers la jungle ou la boue des marais. Elle repensa à ses temps lointains, pourtant encore si proches où elle régnait sur une petite famille, composée d’un compagnon et d’une autre compagne, de quelques amis et, aussi, d’ennemis qui, en fin de compte, faisaient partie eux aussi de sa vie. Tout cela n’était plus qu’un rêve et, malgré la présence de Shaton, elle se sentit tout à coup si seule que des larmes se formèrent et brouillèrent sa vue.

Limiia n’aimait pas cela. Les larmes étaient pour les faibles. Habituellement, quand elle sentait la nostalgie l’envahir, elle se secouait et partait dans la jungle pour chasser quelques gorilles et autres crocilisques. Mais là, elle était lasse. Elle fixait le tapis rouge. Elle pensait à cette trolle qu’elle avait aperçue dans la jungle. Elle pensait à Brume. Elle pensait à un tas de gens avec qui elle n’avait aucun contact. Elle pleurait. Elle pensait. Elle regardait le tapis rouge...

Tout le monde l’avait abandonnée. Non, ce n’était pas cela. C’est elle qui avait abandonné tout le monde. Elle était devenue sauvage et farouche et elle n’était pas certaine que, en cas de rencontre, elle ne serait pas semblable à ce qu’elle avait combattu autrefois : L’Ombre, la méchanceté, la cruauté, l’ignorance... Le mal. Où étaient le mal et le bien ? Evidemment nulle-part. Quand on vit seule, comment le savoir ? Ces notions de mal et de bien étaient bien relatives. C’était pourtant ce qui l’avait guidée autrefois.

Elle s’aperçut que ses larmes avaient séché et que le tapis rouge était toujours là. Elle se dit que, probablement, un certain nombre d’autres êtres qui hantaient son esprit étaient encore là. Blanche ? Harmonie ? Barde ? Bouclerouge ? Ravage ? N’étaient-ils plus que des fantômes ou avaient-ils encore une quelconque réalité ?

Limiia resta toute cette nuit-là à fixer le tapis rouge et ses souvenirs.

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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeMer 11 Oct - 23:39

Elle regardait vers le nord depuis une colline surplombant le fleuve. Cela faisait longtemps qu’elle ne voyait plus personne en dehors de sa sœur de race, Epine. Parfois, la solitude lui pesait. Les cicatrices cicatrisent. Les souvenirs deviennent lointains et finissent par ne plus ressembler qu’à qu’a des rêve d’une autre vie ou d’une autre personne. Le présent s’enlise dans des routines de survies qui finissent elles aussi par lasser à force de répétition et d’unilatéralité. La rancune la poursuivait. Qu’avait-elle donc raté pour que le monde lui devienne si hostile ?

Limiia. C’était le nom qu’elle se souvenait. Limiia. C’est joli. Mais il ne sert plus à personne et les Loas s’en foutaient autant que le reste du monde. C’était pourtant un nom qui avait un sens, autrefois.

Depuis quelque temps, même Epine n’était plus visible. Limmiia devait aller vers les terres mortes de la Tour du Maître et, pour cela, il fallait passer par le pont qui permettait d’accéder à la Forêt Sombre. Les Loas avaient décidé de la tourmenter ce jour-là. L’esprit-serpent qui hantait ce lieu était là, non loin, mais assez pour pouvoir passer sans être inquiétée. Du moins, c’est ce qu’avait estimé Limiia et, en la matière, elle ne se trompait jamais.

Que c’était-il passé ? Elle sentit que Shaton ne la suivait plus. Elle s’arrêta alors de courir pour se retourner et vit son fidèle compagnon, le seul être cher qui lui restait, aux prises avec le serpent géant. Elle se précipita pour le secourir mais il était déjà trop tard. Elle luta courageusement contre le monstre et finit de justesse par le terrasser.

« L’esprit-serpent l’a emporté. Je vais prier Zanza pour qu’il le protège des mauvais esprits et l’accompagne vers le paradis des lynx. » Elle était profondément triste mais ne le montrait pas. Il ne fallait pas perdre la face devant les éveillés, surtout pas devant celle-ci, une fille de la Tour. Mystérieusement, Limiia avait croisé la route de Tempérance. Ou plutôt était-ce le contraire, peu importe. C’était juste après le combat qui avait emporté son compagnon. Limmiia put ainsi parler avec un être civilisé et, malgré ses réticences envers l’humaine, elle trouva un peu de réconfort dans cette rencontre. Limmiia ne le reconnaîtra sans doute jamais mais Tempérance lui redonna un peu d’espoir à ce moment-là.

Arrivée devant l’autel dédié à Zanza, Limiia s’assit et pria toute la nuit pour Shaton.

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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeLun 20 Nov - 20:50

Cela faisait maintenant plusieurs semaines que Shaton avait quitté ce monde et sa maîtresse. Même si celle-ci savait le prix de la vie et c’était presque endurcie à voir ceux qu’elle aimait le plus disparaître, la solitude peut parfois devenir pesante et provoquer de profondes crises de mélancolie jusqu'à devenir insupportable. Elle décida alors de s'enfoncer dans le profondeurs de la jungle, bien décidée à y trouver un nouveau compagnon à qui parler. Mais lequel ?

Shaton était un lynx, un gros chat, certes, mais un animal plutôt petit et peu puissant. Elle l’avait gardé avec elle plutôt par sentiment que pas réelle utilité. Elle pensa alors à un gorille mais ceux-ci lui rappelaient trop les humanoïdes qu’elle avait connu par le passé et elle se dit que s’ils étaient aussi tordus et infidèles, ça n'en valait pas la peine. La noirceur des panthères de la jungle ne l’inspirait pas plus. Rien ne lui provoquait le moindre désir en pensant à toutes ces créatures et elle désespérait de trouver un nouveau compagnon.

Elle se rappela alors un événement qui l’avait marquée il y a bien longtemps. Shaton avait été gravement blessé lors d’une chasse. Elle tentait de le soigner quand déboucha d'un fourré non loin d’eux, d’où il devait les épier, un énorme chat rayé roux et noir. C’était un tigre de la jungle qui montra des crocs imposants. Limiia sortit son coutelas de sa gaine et le brandit en direction de l’animal. Celui-ci grogna de plus belle. Alors Limiia montra Shaton mal en point sur le sol et tenta d’expliquer que, si elle ne pouvait pas le soigner rapidement, celui-ci mourrait très vite. Etrangement, le tigre se calma et regarda les deux avec comme de la compassion. Il se retira. Limiia, surprise ne de pas avoir à se battre, resta un instant immobilisée par la surprise avant de se ressaisir et de s’occuper de son ami félin agonisant. C'est cet animal auquel elle songea comme nouveau compagnon.

L'animal était vraiment impressionnant. Il avait cette sorte de calme qu'on tous les sages mêlée à la puissance du guerrier. Elle lui donna le nom de Shirva. C’est un mot qu’elle avait vu sur une pierre, quelque part dans la jungle et cela lui sembla approprié de lui donner ce nom, sans trop savoir pourquoi. Les voies des loas sont-elles impénétrables ? Quoiqu’il en soit, Limiia retrouvait le sourire.

[Ceci s'est passé avant le rencontre avec Xzuraan]

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MessageSujet: Re: La vie au natourel   La vie au natourel Icon_minitimeMar 19 Déc - 20:59

Le regard plongé dans l’eau clame du bassin des ruines de Zul’Kunda, Limiia réfléchissait à la rencontre qu’elle avait faite la veille à l’entrée des ruines
. Il s’agissait d’une trolle, entièrement nue, qui installait une stèle où il était écrit :

« En entrant en ces lieux, tu entres dans le grand temple du savoir des anciens. Fait donc attention où tu poses tes pieds pour ne pas commettre l'irréparable en manquant de respect envers les Loas. Si tu ne viens pas en ces lieux pour les honorer ou, au moins, les comprendre, alors retournes d'où tu viens, ta place n'est pas ici. »

Arlokk - Une cornue sur les terres sacrées des trolls, c'est pas banal.
Knahii - Toi aussi, tu as des cornes. Dans ta bouche.
A (en riant) - D'accord ! Je vais rester ici. Je crois que allons nous revoir, du coup
K - Pourquoi ?
A - Demain, tu le sauras.
A (en riant) - Ne prévient pas les autres tout de suite. Ils sont tellement "tout-fou" qu'ils risqueraient de se faire du mal.
K - Les autres ?
A – Ouais ! Les trolls qui se sont installés à Grom'gol. Je préfèrerais que tu gardes tes distances par rapports à eux.
K - C'était déjà mon intention. Quel est ton nom ?
A – Arlokk. Et toi c'est Kn... Limiia.
K (en hochant la tête) - Tu es nue. As-tu besoin de vêtements ?
A - Toutes les offrandes sont bonnes à prendre. Si tu en trouves, n'hésite pas.
K - Je t'en apporterai demain, ici.
Arlokk - D'accord ! Si tu ne me vois pas, pose-les près de la fontaine.

Après un salut mutuel respectueux, Arlokk s’éloigna avant de disparaitre. Puis, Limiia s’exclama doucement : « Etrange, cette femelle ! »

Puis elle partit à son tour.

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