Etrange clé

Alors qu'elle contemplait les mystérieuses danses des petites flammes qui s'évertuaient à ne pas s'éteindre dans l'âtre de sa cheminée alors que le nuit était déjà bien avancée, Emiade s'interrogeait sur la personne à qui s'adresser pour obtenir le moyen de permettre à sa sœur de venir la rejoindre. Elle se rendit compte qu'elle souffrait souvent de solitude et revoyait des images semblant surgir d'un doux et lointain passé où de joyeuses fêtes se déroulaient en ce lieu même, dans la maison, au bord de l'eau et même dans la rivière ou le plaisir de se baigner nus entre amis était chose courante et toute naturelle.

Elle s'endormit plus d'une fois devant l'âtre en pensant à ces choses qu'elle aimerait tant voir revenir dans ce monde en paix dont elle était la seule à pouvoir goûter aussi pleinement.

De nouveau devant sa cheminée, Emiade regardait cette étrange clé. Elle n'était pas en métal. Sans doute une sorte de pierre. Précieuse, c'est sûr. Mais magique aussi parce qu'il n'y avait aucun serrure sur l'orbe. Elle n'avait qu'à poser sa main dessus et hop, elle se retrouvait là.

Oui, là, mais seule. Comment faire pour avoir d'autres clés ? Comment permettre à Feuyice de venir la voir ? Ou a d'autres ? Dame Hazel était là, dans ses souvenirs. Il y avait d'autres gens qu'elle ne retrouvait pas, tel que Méon, Valek, Tezca... et aussi ceux qui sont revenus comme Epine, Uktena, Dornaa... Elle revit aussi le visage d'hommes avec qui elle avait eu des relations plus intimes. Mais ça, elle n'en parlera sans doute jamais.

La solution, ce fut la Tour.
Elle ne saura sans doute jamais comment elle a été fabriquée, mais c'est Berthold  qui lui remis une copie de la clé, précisant que, si elle en voulait d'autres, elle pourrait revenir en demander.

Tout va donc pour le mieux, Feuyice aura la sienne.