Pendant ce temps...

– Ici le sable est… différent, prononça l’humain en faisant glisser du sable entre ses doigts d’argent. Plus fin et plus sombre, je me demande bien pourquoi.

L’homme était vécu simplement, une chemise qui fut certainement blanche, un pantalon noir aux ourlets élimés et une pipe fumante glissée dans son épaisse barbe blonde négligemment tressée. Il se releva doucement soufflant les restes du sable dans sa main en une volute de sable et de fumée qui s’envola en tournoyant dans l’air.

– Reste à savoir, pourquoi le chant des Esprits de la Terre endormis ici, résonne comme un funeste chant de guerre ?

L’homme observait de ses yeux blancs les alentours, lui, qui ne voyait plus comme les autres, voyait les esprits s’agiter autour de ce point bien précis du monde et s’en inquiétait.

– Bien, soupira l’homme en s’agenouillant. Écoutons ce qu’il se passe.

Une fois un genou à terre, il déposa sa main de chair au sol, les yeux clos puis se mis à entonner un chant diphonique extrêmement grave qui fit vibrer la terre autour de lui, formant des symboles ronds dans le sable, tandis qu’au dessus de lui flottaient des bulles d’eau gigantesque… Au bout de longues minutes de chant, peut-être même des heures, l’humain rouvrit les yeux, qui étincelaient de magie élémentaire.

– Des Esprits du Feu emprisonnés par les Esprits de la Terre endormis, veulent se libérer. Ils veulent créer un… Volcans sous-marin.

Barde remonta ses manches cette fois-ci, s’asseyant en tailleur, la Guitare d’Ishmii sur les genoux, et se mis à jouer. Il fallait réveiller doucement la Terre avant qu’une catastrophe n’arrive, sans exciter encore plus le Feu qui menaçait d’exploser à tout instant.


Perchée sur un toit de la Grande Ville, elle observait, tapie dans les ombres, les allées et venues des gardes d’Atherladus, il était vivant, elle en était certaine, mais le Général était un homme discret depuis la libération du Palais, certains pensaient qu’il avait enfin confiance en les Éveillés.

Tout cela faisait sourire la Chasseresse, chez qui de jour en jour, une sensation d’excitation grandissait dans le bas du ventre, la rendant presque hystérique, accélérant son rythme cardiaque, la faisant saliver plus que de raison, rendant sa respiration haletante alors que tout son corps tremblait d’impatience et que ses sens s’exacerbaient en prévisions de ce qui arrivait. Elle savait de source sure que le Général arriverait en ville bientôt, qu’il devait voir l’Église de la Lumière et l’Ordre du Marteau, qu’il devait leurs confier une information importante.


Un mot avait été laissée à Monamie, à Evigil :

Le vieux nain observait avec patience et sévérité les jeunes éveillés s’entraîner, ils étaient le futur de ce monde et lui se devait d’aider Brave à en faire de véritables paladins. Mais lui n’avait pas la vigueur de son chef, son corps d’Éveillé n’était pas tout jeune et avait déjà subit bien des désastres depuis son (r)éveil et ses connaissances de la Lumière n’était pas très bonnes.. Alors le soir, il se plongeait dans de longue méditation/ prière, accompagnée par la Lumière.

Il devait retrouver les noms de ses anciens compagnons, si il en avait eu,  pour les ramener et grossir les rangs de l’Ordre du Marteau, mais son passé était si loin et pour le moment, qu’une seule chose revenait à Percefeu, perdue dans les brumes de son esprit amnésique : Poings-Dorés.

HRP: