Barde chez les Éclaireurs.

– On est né dans une crypte, on est né fils de rien..
Barde fredonnait lorsqu’il sorti aux aurores de la Maison Commune des Éclaireurs. L’air frais et marin s’engouffra en lui, il inspira un bon coup puis souffla longuement un petit nuage de vapeur. Il faisait bon de vivre au bord de La Crique.
– Encore debout aussi tôt mon gars, commenta Virgil, l’imperturbable guetteur des Éclaireurs. Tu va finir par avoir un rythme d’Éclaireurs.
Barde ne répondit que d’un clin d’œil puis s’engagea dans sa routine matinale.
Tout d’abord il se rendit au bord de l’eau, pour guetter l’horizon. Il se campa aux cotés de Floc et discuta pêche, courant marin et quantité de poissons péchés mais toujours sans trop de détails… Secrets de pécheurs. C’est en se retournant qu’il eu une vision globale de la ville, tandis que les premières lueurs de la journée venait illuminer le village des Éclaireurs. Les rayons du soleil percèrent peu à peu à travers les épais pins du pays, et éclairaient peu à peu la ville déjà réveillée.
Les bergers étaient déjà en train de s’occuper de leurs moutons et brebis… A la vue des cotonneux animaux, la tonte était pour bientôt. Pendant qu’il poursuivait son petit chemin, Barde croisa l’une des oreilles pointues de l’escouade de Sylvie. Il ne l’avait pas vue depuis longtemps… Elle passait beaucoup de temps sur le terrain, cela forçait le respect. Sa subordonnée était vêtue simplement mais efficacement, l’entraînement quotidien allais sûrement bientôt commencer.
Mais ce n’était pas les affaires de Barde, il poursuivit vers le Nord le long du chemin, dépassant la petit église, où campait déjà Shatka, lumineuse et souriante, comme toujours.
– Par Ishmii, ces gens dorment-ils ? Maugréa le musicien. Toujours lumineux, souriant, patient… C’est presque effrayant.
Mais de tout ça, ne ressorti qu’un sourire et un geste de la main à la cornue puis il repris son chemin en fredonnant.
– ...On a pris la mer, tous fiers marins…
Le barbu poursuivit son chemin vers le Nord, puis bifurqua vers l’Est, suivant le chemin qui s’enfonçait entre les immenses pins argentés. Il avançait doucement, si bien que lorsque qu’il arriva aux champs de houblons et aux élevages de béliers, les rayons de lumières étaient déjà légions. Il salua les paysans qui, déjà, s’activaient dans les lopins. Le Houblon, c’était ça, le secret qu’il devait ramener à Hautemaisons… La bière.
Barde salua les éleveurs de béliers, il avait déjà travaillé avec eux, plusieurs fois, cette monture l’intéressait, ce n’était pas des chevaux et ils étaient bien plus beau… Il en discuterai avec  la communauté, à l’occasion.
Et, sur la fin de sa chanson il arriva à la forge, qui se mettait tranquillement en marche. Aujourd’hui, et ce depuis plusieurs jours, Barde aidait à forger des armures et diverses choses, autres que des armes, pour aider ses hôtes dans leurs luttes contres l’Ombre.
– Bon, on s’y met ? Lança le Musicien, en changeant son instrument pour son marteau de forgeron. On va commencer par une réparer ces quelques grèves défoncées, puis on s’attaque à faire des premières pièces pour des gants plus lourd.
Et le premier coup de marteau de la journée retenti dans la forêt de pin argenté.

HRP:

Barbegrise appréciait fortement la compagnie de Barde, c'était un ancien de Hautemaison et il reste un des meilleurs forgerons qui soit, même si son travail consistait maintenant en la fabrication de divers outils pour la ferme et des flèches pour les chasseurs.

Les éclaireurs ont totalement adopté Barde, lui expliquant avec sourire la façon dont ils transforment le houblon en bière, mais aussi les pommes en cidre et le maïs en rhum particulièrement fort !
A croire qu'en dehors de leur prières régulières matin et soir, ces gens ont une véritable passion pour l'alcool !
Il semble qu'ils utilise une sorte de four avec des barils contenant des produits fermentés ...

Quant aux cornus, ces animaux semblent incroyablement calme et dociles. En fait les éclaireurs les gardent près d'eux au quotidien, ce qui les rend beaucoup plus confiant et doux que les chevaux. Peut être seront ils près à lui en céder un ? Si tant est que Barde parvienne à grimper dessus.

– Et c’est ainsi que nous avons pris le route vers le Nord, guidés par Harmonie, je ne sais pas trop ce qu’ils deviennent par ailleurs… Mais j’ai confiance, ils vont bien.
Barde but ensuite une gorgée de rhum. Ils s’était assis en compagnie de Barbegrise et de son apprenti sur les marches de la forge pour boire un coup. Aujourd’hui ils avaient fini plus tôt, être à trois au lieu de deux aidait forcément.
Voilà plusieurs lunes que Barde était chez les Éclaireurs, ils s’y sentait bien, très bien même. Ce paysage lui était familier sans forcément lui évoquer quoique ce soit, peut être une ancre d’une ancienne vie d’aventure et de baroude ? Il rit seul à cette idée et repris un peu de délicieux alcool sucré. Et au-delà du paysage, c’était la communauté qui lui avait fait se sentir aussi bien, ils étaient accueillants, respectueux et souvent saoul en fin de soirée, que demander de mieux.
Devant lui, la fin de journée de labeur des paysans s’enclenchait… Ils rangeaient leurs outils, nourrissaient leurs bêtes et buvait autour de discussions sur la journée prochaine. C’est en laissant son regard se promener sur tout ce petit monde qu’il repéra une bête qui broutait paisiblement, un peu à l’écart du village.
– Mon bon Barbegrise, il y a un égaré qui nécéssite qu’on le ramène chez lui, je m’en occupe. Lança Barde. Souhaite moi bonne chance l’ami.
– Et oublie pas de prendre le cornu par les cornes ! Se moqua gentiment le nain barbu. Et perd pas de bras..
Le Musicien asymétrique fronça les sourcils puis éclata de rire.
– Au pire, je connaît des gens qui font des bras.
Il se dirigea ensuite d’un pas décidé vers le bélier égaré, instrument dans le dos et bien sur… En fredonnant.

HRP:

"Comment ça on bois sans moi ?!
Et où qu'il est mon Barde ?"

Une voix familière qui résonnait dans la nuit tombante, le Chanterousse avait refait son apparition dans la baie et Hazel observait au loin Barde négocier avec une chèvre ...

-"Bon, en fait, tout va bien, il est comme d'habitude ..."

L'animal se montrait plutôt placide, décidant que l'herbe était plus verte ici que là. Tient ? De l'herbe dorée ? Chouette ! Goûtons ça tout de suite !

Plutôt que fuir en ruant et en hennissant comme l'aurait fait un de ces maudits canassons, la bête à cornes s'approcha du Barde pleine de confiance .. pour lui goûter une tresse !

De loin, Hazel et Barbegrise regardaient la scène, une bouteille à la main, amusés par la chance et le don rare qu'avait Barde avec les animaux. Au moins, celui là lui montrait clairement de l'affection !

– Mais qu'est-ce que..
Le barbu eu un moment de surprise alors que le cornu lui mâchouillait une tresse. Puis, comme à son habitude, il pouffa d'un rire gras et sincère. Le spectacle était pour le moins.. Pitoyable ou attendrissant, selon l'humeur du conteur.
Laissant l’animal brouter sa tête, Barde lui flatta l'épaule et observa avec plus d'attention cet éhonté tas de laine.
C'était une bestiole impressionnante, lourde et quelque peu ventripotente.
– Eh bien, on se laisse aller mon ami ?
Il continua sa tranquille inspection, continuant de gratter le bélier. Son pelage, sa laine, était épaisse tellement épaisse qu'il dut batailler avec ses doigts pour atteindre la peau convoitée par les gratouilles. Enfin, ce qui frappait c'était les imposantes cornes de la bête, elles faisaient presque la taille du barde tant elles étaient grandes.
Barde trouvait à l’animal une fière allure.
Pour finir Barde plongea son regard de verre dans celui de l’animal.
– Alors mon grand ? On fait un bout d’chemin ensemble ?