Chez les Eclaireurs

Les éclaireurs menaient jusque là une vie paisible dans leur terres au nord.
Communauté organisée, leurs projets allaient bon train : cultiver les champs, dompter les Cornus du Val du Lac, consacrer des chapelles abandonnées dans les pays voisins ...
Toutefois, un problème les dérangeait fortement : Flamme et Tempérance avaient fermer le chemin passant par la Montagne de Feu, les empêchant de rejoindre les communautés du sud.

C'est dans cet état qu'Emiade les retrouva. Visitant les Terres de Lumière, elle fit la connaissance de Demeter dans les champs de Hautebrande, qui l'amena vers Lucile et Sylvie.
Cette dernière lui fit visiter les Territoires de l'Ombre, inquiète d'y voir des morts vivant semblant s'organiser en simulacres de rituels autour de ce qui ressemble à des autels impies.

la traversée jusqu'au premier de ces autels fut pour le moins difficile, les Territoires de l'Ombre sont un endroit dangereux et traitre, des goules sauvages tendant des embuscades sur les routes, des spectres hantant les eaux et de nouveaux types de morts vivants toujours plus puissants montant la garde sur les points de passages.

Emiade put voir de ses yeux un de ces rituels. Elle se dressa devant les ombres spectrales et tenta de les résonner, mais ...
Une avalanche de voix et murmures d'outre-tombe vinrent l’assaillir. Des voix des ombres et fantômes l'entourant, oui, se plaignant et grinçant des incohérences insaisissables, mais aussi une autre, plus profonde, plus malsaine, s'adressant directement aux personnes l'entendant. Celle-ci se faisait plus menaçante, plus séduisante aussi.
Elle appelait Emiade à la rejoindre, a ... s'abandonner à l'Ombre. Elle attaquer non pas le corps, mais la volonté, pour dominer l'esprit !

Emiade parvint à lui tenir tête mais au prix de grand efforts, elle s'en sortait pour le moins épuisée, mais en ayant prit conscience de l’existence d'un nouvel aspect de l'Ennemie, ainsi que de sa puissance réelle dans son propre territoire.

Certaines ombres se dissipaient. D’autres devenaient plus opaques. La détermination d’Emiade (ou de Neige, c’est selon), par contre, ne faiblissait pas : « La Lumière triomphera, coûte que coûte ! »

Depuis quelques temps, elle était souvent dehors. Fantomatiquement, bien sûr. Elle arpentait les terres du nord pour lesquelles elle avait perçu comme un appel. C’est depuis ces temps qu’elle entendait la voix. Sylvie et Lucile l’avait mise en garde contre ce phénomène étrange. Des voix. Une voix qui vous parle alors qu’il n’y a personne. Mais Emiade connaît cela. Elle est morte. C’est donc bien souvent la seule façon qu’elle-même pouvait utiliser pour communiquer avec les vivants, notamment Feuyice et Epine. Une voix dans la tête, c’est une chose banale.

C’étaient effroyables dans le nord ! Des terres malades, agonisantes. Des monstres de l’ombre partout. Emiade parvenait à passer au travers des pièges grâce à son handicap qui, du coup, devenait une force, son invisibilité éclipsante. Plusieurs fois, elle était allée au devant des monstres, des âmes perdues dans l’obscurité, qui ne comprenaient même plus que la réalité du monde pouvait être autre. Plus sereine. Plus apaisée. La voix prenait parfois le dessus mais Emiade n’en avait cure. Il fallait faire le tri entre le bon et le mauvais. L’essentiel du travail d’un Ange d’Ishmii était cela. Le bon, le lumineux, Ishmii d’un côté. Le mauvais, l’obscur, Azmii de l’autre. Il fallait qu’il en soit ainsi.

Pélerinage. Ce mot lui vint à l’esprit. La voix - qui était aussi une oreille - ne percevait pas cela. Un pèlerinage de la Lumière pour maintenir la présence de la Lumière dans le nord, voilà ce que Neige (ou Emiade, c’est selon) avait en tête. Tout n’est pas égale. Les forces qui permettent à la vie de s’épanouir sont celles qui étaient suprêmes. Toute autre considération était futile et le fruit des Ténèbres qui n’avaient qu’un seul désir : Dominer le monde pour l’empêcher de naître.

« Azeroth, tu seras Lumière, ou tu ne seras pas ! » Telles furent les mots de l’Ange d’Ishmii. Tels furent les mots d’Emiade... (ou Neige, c’est selon).