Bienvenue chez les p'tits

La maison avait quelque chose de lugubre et se n’était pas pour lui déplaire. Assise sur une chaise de la vieille maison de Bois-du-Bucher, l’une de celles qui dominaient la ville d’en bas, Morgenkriss réfléchissait. Ce n’était pas elle qui avait rappelé les fantômes de worgens Ragelune qui hantaient la forêt. Ils n’étaient pas hostiles envers elle mais ils ne la regardaient pas d’un regard amical, rempli de crainte et de respect, comme ses petits, les worgens noirs du sud. Ils semblaient attendre quelque chose d’elle, mais elle ne comprenait pas trop quoi.

Quoi qu’il en soit, elle allait avoir besoin d’eux. Auparavant, il aurait fallu qu’ils regagnent un peu de matière car, dans leur état actuel, il est clair qu’ils ne pourraient pas grand-chose pour l’aider dans son projet. Mais comment faire ? La solution était-elle dans le Rêve, là où dorment les worgens quand ils ne rôdent pas sur leurs terres légitimes ? Peut-être n’étaient-ils pas des fantômes. Peut-être étaient-ils de simples apparitions, émanant du Rêve pour l’aider à comprendre. En tant que prêtresse, il lui fallait la réponse. Elle décida donc de se rendre immédiatement dans le Rêve.

De l’autre côté de l’eau gambadait avec insouciance un grand cerf. Morgenkriss l’avait déjà rencontré et elle se disait que, peut-être, lui saurait répondre à ses questions. Pour le moment, il était juste là, de l’autre côté de l’eau. Avec Ralar, elle attendait le moment propice pour franchir cette eau. Mais il lui fallait un signe.

Après ça rencontre avec le Grand Cerf Blanc qui lui a demandé des choses plutôt inattendue au sujet d’un puits de lune, Morgenkriss est partie à la recherche du dieu lapin, toujours sur les conseils du cervidé. Elle a fini par le trouver et attend depuis qu’il daigne tourner son regard vers elle.

Depuis trois nuits, la forêt sombre des Pins Argentés résonne de chant très particuliers, celui des worgens noirs qui occupent l’île située au milieu des eaux troubles du grand lac qui s’étend aux pieds des ruines de la citadelle de Lordaeron. Quelque chose se prépare et sans doute pas une petite chose. Un événement important qui concerne toute la communauté worgen de la région et, sans doute, des autres. Pour celui ou celle qui connaît le langage des loups pourra tout de suite reconnaître ce chant. Il ou elle entendra un appel. Il ou elle comprendra qu’il s’agit d’une Grande Chasse. Il ou elle comprendra aussi que c’est la Grande Prêtresse du peuple worgen qui a lancé cet appel.

Les oreilles des bêtes sauvages de la région sont dressées et écoutent pour savoir d’où va venir le danger. Les créatures le plus inquiétées semblent être les lapins qui n’osent plus sortir de leurs terriers. Pourtant, la nécessiter les y pousse car la survie est un perpétuel danger exigeant de se nourrir Et chacun sait que les lapins, contrairement aux écureuils, ne font pas de réserve de nourriture.

Les oreilles des fantômes de loups blancs qui hantent la région semblent elles aussi plus agitées que d’habitude. Ces spectres se sentiraient-ils concernés ? On pourrait le penser, vu leur attitude qui révèle que quelque qu’ils attendent depuis longtemps va se produire. Il est toutefois évident qu’ils ne seront pas le gibier de cette Grande Chasse.

Le chant des loups de la forêts des morts va durer un temps que nul ne peut apprécier. Mais il est certains que si vous ne l’entendez plus lors d’un voyage à travers la région, c’est là qu’il faudra être sur vos gardes.