Nouveau livre de Manon

Préambule.

Ce livre est disponible. Cela veut dire que tous les éveillés peuvent le lire, contrairement au précédent qui n'existe que dans le Tour et n'est accessible qu'à ceux qui on rejoint la grande cause su Maître.

Ce livre se trouve dans la maison du commencement, au village de Hautemaisons. Il est possible aussi qu'il apparaisse en d'autres endroits, comme dans les terres du nord. Son contenu est offert par celle qui l'écrit. Ce qu'il contient sera employé, ou pas, par leurs lecteurs, selon leur bon vouloir.

Il va falloir apprendre écrire avec une autre sorte d’écriture. Changer de plume. La plume est magique mais si l’écrivain s’encroûte dans son style, alors la magie ne sert à rien. La rumeur est venue à moi. J’entends la détresse, celle des enfants, des petits cœurs, mais j’entends aussi celle des durs qui se cachent derrière leurs armures. Pourquoi faut-il que la violence ait toujours le dernier mot ?

Il y a beaucoup d’incompréhension. Les extérieurs cherchent tellement là où il ne faut pas, à l’extérieur, justement, que je doute qu’ils parviennent un jour à construire quelque chose de grand. Pour le faire, il faudrait aussi que leur cœurs soient grands. Pourtant, certaines choses doivent tenir.

Étrangement, un lien m’unit plus à quelques-uns qu’aux autres, comme si une force spirituelle avait tissé des fils fins et subtils entre moi et eux. Je ne comprends pas ce que cela veut dire mais je crois que si mon esprit le perçoit, alors c’est que cela a un sens. Le rêve ? Probablement. Si c’est cela, alors c’est le Maître qui me parle et je dois comprendre pour ne pas le décevoir.

Il y a de la souffrance. J’ai entendu des sanglots. J’ai perçu beaucoup d’amour déçu. Les hautemaisons semblent se perdre dans l’orgueil et savoir que je ne peux rien faire pour les aider me désespère.  L’orgueil est un puissant poison. J’ai pu le vérifier avec mes compagnes, celles qui sont maintenant devenues elles aussi des extérieures. Mon cœur à moi pleut toutes ses larmes sur les jours qui auraient put être et qui, désormais, ne seront plus.

Maintenant que j’ai repris cette plume, je n’ai plus envie de m’arrêter. J’ai tant de choses à dire ! Personne ne comprend vraiment le Maître. Même pas moi. Il y a des choses qui nous dépassent tellement que je me demande comment elles peuvent tenir dans un monde si petit. Sans doute que les dieux veillent et, malgré l’ingratitude des mortels, ils protègent ce qui doit l’être. « Ce monde doit perdurer » a dit la Maître. Même si tout me pousse à penser le contraire, je veux croire en cela.

Réunir. Voilà le mot. Réunir pour avancer. L’orgueil, c’est la désunion. C’est tout le contraire de ce qu’il faut. Je crois comprendre maintenant pourquoi le Maître ne veut pas que nous prenions part des affaires des extérieurs car, si nous le faisions, nous sombrerions dans le même aveuglement qu’eux et ne pourrions pas les aider.

Quelque chose de nouveau est né dans mon cœur. Désormais, je n’écrirai plus comme avant.

Il y a tant d’histoires à raconter ! Mais comment le faire sans en oublier une seule, ou sans trahir leur authenticité ? J’aimerais pouvoir mettre dans ce livre ce qu’il s’est vraiment passé au lieu de ce qu’il se passera. Mais est-ce si différent ? Nous croyons tous que le temps passe. Nous sommes tous si sûrs qu’il va dans le sens de l’avant vers l’après et que nous, pauvres mortels, sommes situés exactement entre les deux, quelque part au point milieu. Mais, si tout cela n’était qu’illusion ?

Mon âme est quelque part entre un extrême et un autre. Elle est le centre. Croire qu’on est le centre n’est pas une prétention suprême, non. C’est la suprême humilité. Autour de moi s’étend une sphère qui a la dimension de ma conscience et de mon savoir. Cette sphère grandit de jour en jour. J’aimerais qu’il voit comme je vois les choses. Mais il ne voit pas. Il ne me voit pas. Il écoute, il chante et trace sas route sans savoir où il sera demain. Je suis un peu comme lui, sauf que je trace aucune route. Je rêve sur place.
Je les vois, les anges, comme les démons. Je les entends, je les sens, je les goutte et les transforme en petits traits sur mes pages. Pourquoi ne font-ils pas de musique ? L’orgue de Tempérance m’a donné beaucoup de joie autrefois. Mais jamais il n’a pu le remplacer. Jamais l’orgue n’a égalé sa voix et le son de son étrange instrument. Je rêve. Il ne sais pas. Il ne me connaît pas. Il ne m’a jamais vue. Il est dans les étoiles et moi, je le regarde. Il est peut-être le seul qui ne soit écrit nulle part. Et ma plume refuse de le coucher sur ma page, de peur ne plus l’entendre chanter.
Tous me croient frigide.
J’ai pu discuter avec Neige, il y quelques temps. Sa douceur est extraordinaire. J’étais tellement contente de lui parler que je crois qu’elle s’en est étonnée. Elle m’a dit une chose que j’ai noté dans un de mes petits carnets : « Chacun crois connaître l’autre mais, en vérité, personne ne connaît jamais vraiment personne. Chacun est bien trop profond, bien plus que l’océan, pour pour qu’on puise un jour en percer tous les secrets. » N’est-ce pas extraordinaire ? Neige est devenue mon amie.
J’ai rêvé aussi d’une étrange fille. Aurais-je inventer son histoire ? Elle s’appelait Sithyne et servait dans la garde du roi de la grande ville. Elle était si jeune qu’elle avait dû tricher sur son âge réel pour pouvoir entrer dans la garde, prétendant avoir 17 ans alors qu’elle n’en avait que 14. Il est vrai que les gens de la campagne font souvent plus que leur âge. Un jour, dans le Bois de la Pénombre, que les extérieurs appellent aujourd’hui la forêt sombre, elle perdit la vie lors d’un combat contre des worgens – Ou peut-être étais-ce autre chose ? Son roi l’abandonna, là, au milieu des crottes de loups et des crachats des rebelles de Sombrecomté. Depuis, elle nourrit une haine terrible non pas envers lui, mais envers elle, la vie. Une enfant de 15 ans, tombée pour défendre ce en quoi elle croyait le plus et abandonnée par celui qu’elle admirait le plus, comment voulez-vous qu’elle éprouve encore un quelconque forme d’amour envers cette vie qui l’a conduite là ? C’est encore une histoire triste. Depuis, elle est revenue mais elle a refusé de vivre. Elle ne sait plus pourquoi mais c’est ainsi. Fatalité. Moi, j’ai de la peine pour elle. Elle aussi est devenue mon amie.

De la Lumière dans les yeux, mais une ombre dans le cœur. C’est ainsi qu’un ange regardait au loin le soleil se coucher derrière l’océan depuis la balustrade du pont d’un bateau qui n’a sans doute jamais bougé de plus d’un mettre de son quai, par jour de grosse mer. L’ange songeait au trois phases de la vie : passé, présent, futur. Elle se disait que, de toute façon, ce qui est a été et sera, quoi que l’on en pense. Seuls les endormis ne s’en rendent pas compte.

Elle quitta le bateau en se disant qu’en réalité elle a toujours été seule et qu’elle le sera toujours. « Ce n’est pas leur faute, c’est le lot de chacun, malgré tous les efforts que chacun fait pour croire le contraire. » Et elle repartit vers sa son univers de Lumière, espérant qu’un jour son Roi reviendrait et rétablirait le vérité.

C’est étrange car, ce soir, j’ai entendu pleurer. J’ai cherché d’où cela venait. C’était Neige. Il semblait que le monde s’était écroulé sur elle. Trahison, encore et encore. Elle ne reconnaît plus ses amis. Et ils ne la reconnaissent plus. Pourtant, elle n’a pas changé. Enfin… si. Elle a cessé de me traiter de sorcière. Je sens que si les extérieurs continuent comme cela, beaucoup vont venir de réfugier ici, dans la Tour du Maître. Ce n’est pourtant pas ce qu’il veut.

Feuyice a mauvais caractère. C’est évident. Quand on la gifle, elle sort ses griffes. Mais tout cela ne semble qu’un prétexte pour remettre en cause le pouvoir du sanctuaire. Les Anges sont plus détestés que les démons. C’est plutôt amusant. Pourtant, lesquels font du mal aux éveillés ?

Je sais ce qui chagrine Neige. Ils veulent tout sans faire aucun effort. Ils pensent que tout leur est dû. Ça, je le comprends. Tempérance et Rune ont fait la même chose. Tant que le Maître ne leur demandait rien, tout allait bien. Mais dès qu’il a exprimé une seule pensée, elles sont parties. C’est cela qu’elles appellent la fidélité ? Tout prendre sans jamais rien donner ? Moi aussi j’ai été trahie. Tant de fois. Mais moi, je sais ce qu’est la fidélité.

Je sais que ceux qui me lisent ne seront pas forcément d’accord. C’est leur droit. Mais moi, je sais quelle est la vérité. Mon cœur le sait. Le lecteur est soumis à tant de mensonges, venant des uns et des autres, qu’ils lui sera impossible de me croire. Et pourtant… Les dessins du Maître ne sont pas mauvais. Tout le monde s’en fout.

Et je crois fermement qu’Emiade est quelqu’un de bien et que ça bienveillance n’est pas de la gentillesse niaise et sans profondeur. Elle sait que, parfois, il faut de la fermeté. Et c’est ce que le Maître apprécie chez elle. Au final, tout finit bien. Le joie revient, jusqu’au prochain chagrin.

« Impossible de laisser faire cela ! »

Les esprits étaient chauds, ce soir là. Quelque chose se tramait dans les terres des Anges. L’œil du naaru veillait mais il semblait qu’il était trop tard. Les Hautemaisons aveint-ils trahi ? Avaient-ils employé la ruse contre les Anges pour tuer un homme au sein même du sanctuaire ? Ce serait absurde ! S’il voulaient le tuer, ils auraient pu le faire dans leur forêt, près de l’arbre de Natalia, par exemple.

La petite fille pleure.

« Ils ont osé faire cela ! Ce sont des fous ! Paix à leurs âmes égarées ! »

Les gens sont désespérément cruels et à court d’idée quand il s’agit d’aider les âmes en peines. Il y a maintenant longtemps qu’ils ont renié le Maître. Maintenant, ils renie la Lumière. Que vont-ils renier demain ? Le Maître avait tendu sa main et il l’ont refusée. Il a fallu les chasser tellement ils étaient odieux et imbus d’eux-mêmes. Moi, je l’ai suivi. J’ai eu confiance. Et il m’a sauvée. Il aurait pu le faire pour tous mais leur orgueil est aussi haut que le mont Hijal. Ils sont comme des petites souris souris qui voudraient se prendre pour des montagnes.

Azeroth est toujours malade. Il aurait pu être possible de le soigner. N’est-ce pas pour cela que le ménage a été fait ? Il semble que jamais rien n’y fera, ils recommenceront toujours les mêmes histoires. Ou alors est-ce moi qui suis si naïve de croire le contraire ?

« L’obscurité règne sur leurs cœurs ! Faut-il continuer d’espérer ? Qu’allons-nous faire de lui ? »

« Il refuse de revenir. Il manque un partie de son âme. Elle est introuvable. »

Un homme est mort dans le sanctuaire. Ils prétendent qu’ils ont agit par bienveillance. Comme si mourir était une récompense ! Certaines sectes d’autrefois poussaient leurs adeptes à se donner la mort dans l’espoir qu’ils y trouvent une vie meilleure. Mais nous savons bien que tout cela est faux. Celui qui se donne la mort ne revient pas. C’est peut-être cela, en fait...

Mais non ! Une partie de lui manque pour en faire un être complet. Sans celle-ci, son corps restera inerte. Il pourrira et risque de revenir en goule, ou pire encore. Que vont-ils en faire ? Neige de le sait pas encore. Quand elle le saura, je crois qu’elle fera tout pour retrouver la partie manquante et, quand elle verra que c’est impossible, elle le fera inhumé. On ne soigne pas celui que ne le veut pas.

En vérité, tout cela à que peut d’importance. Un être ne vit que tant qu’il a une tâche à accomplir. Mourir avant, c’est mourir trop tôt ou stupidement. Rester inutilement après est encore pire. Ça, Neige l’a déjà compris.

Domination. Frisson. Des mots qui font frémir. Mais ce ne sont que des mots que l’on donne à des choses. L’important est ce que nous faisons des choses. Atreval aussi est un mot donné à une chose. Une tour. Pour le Maître. Froide s’est vue octroyée cette maison pour elle.

Le Nord semble intéresser beaucoup de gens, en ce moment. Les extérieurs se sentent à l’étroit, peut-être. Il ne se rende pas compte. A vouloir toujours plus, on perd souvent ce qui avait été acquis. Ainsi est le temps. Apprendre à construire dans toutes les directions, de l’espace, du temps, il ne savent pas le faire. Ce qui semble compter le plus, pour eux, c’est leurs petites personnes et la sensation de posséder. Illusion !

La prêtresse des worgens, elle aussi, est retournée dans le nord. Sur son île. Elle cherche. Elle a raison de chercher par-là. C’est le bon endroit pour trouver. Sur qui devrait-elle compter ?

Et puis, il y a Yoka’nin. Elle a quitté sa jungle pour suivre son… Son amoureux. J’avoue que j’aime bien les trolls. Ils ont quelque chose d’authentique que n’ont pas les autres. Il semblent être les êtres les plus liés à ce monde, Azeroth. Beaucoup ne le savent pas mais ils ont été les premiers vrais mortels à peupler ce monde. Des être de chair, même si cette chair est un peu particulière puisse qu’elle possède quelques particularité du monde végétal, comme celui de repousser quand on la coupe. Quelque chose d’autres unie les troll à ce monde. Les Loas. Sans doute le savent-ils. Les loas ne demandent qu’à ressurgir des tréfonds de l’esprit d’Azeroth. Même les Titans ne les ont pas anéantis comme ils l’ont fait pour les dieux très anciens. Je sais pourquoi. Les loas ont remplacer ces dieux puissants mais hostiles. Ils sont des produits des rêves des mortels et, même si certains sont épouvantables, il sont bien plus proches des gens simples et les relient à la nature.

Enfin ! Les choses changent, bougent, évoluent. Et c’est bien. Le Maître est content.

Les trolls ont beaucoup de noms pour leurs loas. Selon la forme, la matière, l’esprit, l’endroit, le peuple… Parmi ceux-ci il y a Shadra, ou de son nom complet, Elortha no Shadra. Son apparence est celle d’une araignée gigantesque de couleur sang. Pendant de nombreuses années, elle fut l'objet d'un culte troll qui s'étendait à de nombreuses tribus, et parmi lesquelles figuraient, entre autres, les Zandalari, les Gurubashi, les Vilebranche, les Fanécorce et les Farraki. Vaincue à deux reprises dans les Hinterlands, Shadra y sommeille toujours, malgré la corruption de Mar’li, sa grande prêtresse qui tenta d’utiliser les pouvoirs de la loa pour protéger le loa sanglant dont il ne faut pas prononcer le nom à haute voix dans la grande cité de la jungle du sud.

Mais Shadra ne demande qu’à sortir de son sommeil et il semble que deux trolls soient parvenus à le faire en l’invoquant pour retrouver leur racines culturelles. Shadra la venimeuse possède plus d’un poison. Celui qu’elle plaça dans le corps de l’un des trolls, la femelle, lui rendit sa mémoire, car c’est ce qu’elle voulait pour aider son mâle. Mais il lui prit aussi une partie de sa vitalité.

Les terres du nord deviendraient-elles le nouveau berceau de l’histoire d’Azertoth ? Natalia, un loa bien plus doux a aussi donné la connaissances, partielles ou complètes, à certains extérieurs, des elfes, peut-être des humains. Natalia la rebelle cherche-t-elle à recréer son monde passé ? Elle devra sans doute compter avec les trolls qui seront les premiers à ramener la leur dans ces terres.

Préambule:

Manon est le capitaine du navire que tout le monde appelle « la Tour ». Elle avait sans doute été choisie par le Maître en raison de ses capacités à rêver car elle n’était pas magicienne. Ou du moins, elle n’était pas arcaniste car le rêve druidique est aussi une forme de magie. Manon sort de sa tour plus souvent qu’on ne le dit mais elle se fait plutôt discrète. Elle ne porte jamais d’arme, hormis parfois un simple bâton pour se défendre de bêtes sauvages. Elle n’a non plus aucune armure, sa seule défense étant sa robe donné par le Maître lors de son intégration comme Gardienne du Savoir. Manon n’aime pas non plus la solitude mais elle l’assume, trouvant son bonheur dans la conscience qu’elle a de sa mission pour le Maître. Manon est loin d’avoir tous les pouvoirs du Maître, mais ses pouvoirs sont ceux du Maître et elle avait bien conscience que, sans ceux-là, elle ne serait pas grand-chose.

Manon observe le monde et ses habitants qu’elle appelle « les extérieurs ». Elle n’a qu’un seul but : Réaliser le vœux du Maître. Elle écrit beaucoup mais ne rend pas tout public. Son but n’est pas de lire ou classer le savoir de la Grande Bibliothèque, mais plutôt d’y ajouter sa plume en se basant sur ce que le Rêve lui enseigne. Certain pourraient en sourire. Peut importe. Manon pourra passer toute une longue vie ainsi sans jamais rien regretter car, et peut-être est-elle la seule de tout Azeroth à le savoir, elle est vraiment à sa place.